Pourquoi Israël maintient-il le blocus sur la Bande de Gaza ?

Tout d’abord, qu’est-ce qu’un véritable blocus ? Prenons l’exemple de l’Égypte qui avait effectué un véritable blocus envers Israël sur son seul passage maritime en Mer Rouge: le détroit de Tiran. En 1967, la guerre des Six Jours voit Israël s’opposer à la Syrie et à l’Égypte suite au blocus imposé par la colonel Nasser sur ce détroit. Il s’agissait d’un véritable blocus. L’accent est mis sur le mot véritable car l’Égypte n’entendait laisser passer aucun bateau israélien ou à destination d’Eilat (seule ville et port israélien donnant sur la Mer Rouge). Que ce soit une cargaison humanitaire ou commerciale, Nasser était formel: « rien ne passera », déclenchant un blocus naval et aérien contre Israël. Expédiant les observateurs internationaux hors d’Égypte, le casus belli est déclaré: c’est la défaite la plus rude des armées arabes, et (donc ?) la plus lourde de conséquences pour les générations futures.

Après avoir bien cerné la définition d’un blocus (véritable), parlons du blocus israélien sur la Bande de Gaza. Premièrement, il faut bien comprendre que le blocus est plus Égyptien qu’israélien: en effet, des transactions s’effectuent entre palestiniens et israéliens malgré le (faux) blocus israélien. De fait, le blocus israélien n’en est donc pas un vrai sur ce point. Malgré des fermetures hermétiques très épisodiques, Israël fournit aux gazaouis de l’électricité, de l’essence, de la nourriture et parfois des aides médicales, le tout payé par le contribuable israélien. Qu’en est-il de l’Égypte ? Tous accusent Israel de pratiquer un (faux) blocus dans cette « prison à ciel ouvert » comme aiment à le rappeler nombreux observateurs qui ne comprennent pas qu’une prison à 1 mur n’existe pas: en effet, le seul mur est du coté Égyptien, que le gouvernement n’entend pas bouger d’un iota sur ce risque (terroriste) que représente l’ouverture de cette frontière (Rafah). En plus de ce (véritable) blocus de l’Égypte, des considérations de politique intérieur confirment cette position: le bras armés des Frères Musulmans en Palestine (le Hamas) et les Frères Musulmans en Égypte sont, comme leurs noms l’indiquent, intimement liés. Le pouvoir égyptien ne veut pas voir ces groupes qui prennent de plus en plus d’ampleur nuire à leurs intérêts, notamment le tourisme, la liberté et le commerce.

Deuxièmement, le blocus du coté israélien, même il tient son appellation plus de la croyance collective que de la réalité, est justifié officiellement par le fait que la Bande de Gaza est gouvernée par un groupe terroriste responsable de centaines de morts israéliens, en territoire israélien. Cela dit, un mort « colon » n’est-il pas identique à un mort en « israélien » ou humain tout simplement? Bien que le terme de colon soit inexact, nous l’employons ici afin que le lecteur puisse comprendre le raisonnement.

Troisièmement, et dernièrement, un flot de questions émerge de ces faits. Pourquoi l’Égypte n’est pas autant condamné qu’Israël si ce n’est plus puisque l’un (l’Égypte) pratique un véritable blocus tandis que l’autre (Israël) pratique un véritable « non-blocus » ? Pourquoi toute l’attention est-elle focalisée sur un blocus qui, même si il est total, est justifié par 21 ans de terreur du Hamas (Fatah, FPLP, Azzedine El-Kassam, Djihad Islamique) sur des civils israéliens alors que mis à part des considérations de politique intérieure, rien ne justifie, apparemment, le blocus égyptien ? Pourquoi condamner Israël pour cette mascarade de « prison à ciel ouvert » alors que le geôlier n’est autre qu’égyptien ? Enfin, comment concevoir ce terme de « blocus israélien » en regardant chaque jours des centaines voire des milliers de camions d’aide humanitaire se diriger vers la Bande de Gaza par Israël (alors que rien ne traverse Rafah), en sus des mesures gouvernementales issues du contribuable israélien ?

En conclusion, comment un état comme Israël, cet état « sioniste et nazi« , comme aiment à le rappeler certains commentateurs « modérés », fait-il pour soigner ses victimes et les victimes du Hamas, civils ou terroristes, lorsque ses équipes médicales en ont la possibilité sur le terrain ? Comment cet « Israël assassin », cité dans toutes les capitales européennes ayant vu flotté les drapeaux terroristes du Hamas et du Hezbollah, fait-il pour répondre au boycott international sans boycotter ceux qui transforment la vie d’un million et demi d’israéliens en 8 années de cauchemar ?

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