Par Le Nouvel Observateur (nouvelobs.com)
Le Hamas se trouve à un tournant de sa courte histoire, alors qu’Israël a récemment mis en jeu la survie du groupe terroriste. Lundi 29 décembre, après 3 jours d’offensive de l’armée israélienne sur la bande Gaza, le vice-Premier ministre israélien, Haïm Ramon, déclarait que « le but de l’opération est de faire tomber le régime du Hamas ».
Le Hamas, un acronyme de « Mouvement de la Résistance islamique » en arabe, est un groupe relativement récent mais à l’influence importante, basée sur un vaste réseau d’aide sociale, d’écoles et d’œuvres de bienfaisance.
La rupture de la trêve avec Israël, le 19 décembre 2008, est intervenue quelques jours après la célébration en grande pompe de son 21e anniversaire. Un porte-parole du Hamas indiquait qu' »il semble difficile de pouvoir reconduire [la trêve], et le Hamas est prêt à toutes les éventualités ». Peut-être pas à celle de frappes aériennes…
Un groupe terroriste pour la création d’un État islamique
Le mouvement est à l’origine créé en tant que bras armé des Frères Musulmans, le mouvement islamiste fondé en Égypte au début du siècle, juste après le déclenchement de la première intifada, en décembre 1987, par le cheikh Ahmed Yassine.
Il est ainsi d’inspiration nettement plus religieuse que nationale. Prônant la création d’un État islamique sur l’ensemble de la Palestine historique, de la Méditerranée au Jourdain, il s’était opposé aux accords d’Oslo de 1993 qui avaient débouché sur la création de l’Autorité palestinienne.
Contrairement au Fatah, le Hamas refuse de reconnaître le droit à l’existence de l’État d’Israël, dont il préconise la destruction.
Inscrit sur la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne, des Etats-Unis ou encore du Japon, le Hamas est lié à la plupart des attentats suicide et des tirs de roquette sur Israël de ces dernières années.
Victoire aux législatives et coup de force à Gaza
En 2006, il profite du discrédit du Fatah dans l’opinion, du à la corruption du parti au pouvoir et à l’absence de réelles avancées concernant la création d’un État Palestinien, pour remporter les élections législatives du mois de juin. Boycotté par la communauté internationale et marginalisé par le Fatah en Cisjordanie, le Hamas prend définitivement le pouvoir par les armes à Gaza un an plus tard en juin 2007 en chassant son adversaire historique dans un bain de sang.
Depuis le gouvernement du Hamas, dirigé par Ismaïl Haniyeh, n’a de cesse de contester la légitimité de Mahmoud Abbas à la tête de l’Autorité Palestinienne et de dénoncer le blocus de la bande de Gaza par Israël. Le Hamas reste toutefois piloté depuis la capitale syrienne par Khaled Mechaal, depuis que son fondateur et chef spirituel, Ahmed Yassine, a été assassiné par l’État hébreu en 2004.