L’amitié maintes fois manifestée par le dictateur vénézuélien Hugo Chavez pour son homologue iranien, Mahmoud Ahmadinejad, ainsi que la haine d’Israël et des États-Unis qu’ils ont en commun, commencent à inquiéter certains responsables de l’ONU. Lors d’une visite du président iranien à Caracas en septembre 2007, À son arrivée à Caracas, Hugo Chavez avait accueilli Ahmadinejad pour lui assurer son soutien « pour éradiquer la domination américaine dans le monde » ! Chavez avait alors qualifié Ahmadinejad de « grand combattant antiaméricain de notre époque » et le président iranien avait appelé Chavez « grand révolutionnaire d’Amérique latine ».
Cela fait quelques temps déjà que des responsables de l’ONU tirent la sonnette d’alarme face aux tentatives du régime de Téhéran de s’implanter en Amérique Latine, avec le Venezuela comme plaque tournante. Les objectifs de l’Iran ne sont évidemment pas d’ordres économiques ou culturels ! Les éléments recueillis parallèlement par des experts américains et israéliens corroborent ce développement troublant : Téhéran renforce de manière notoire le nombre et l’ampleur de ses représentations dans le continent sud-américain, afin de créer des cellules terroristes ou d’espionnage sous couvert d’activités diplomatiques.
Ces activités fébriles sont remarquées avec plus d’intensité dans les pays où règne un régime de gauche foncièrement anti-américain, tels que le Venezuela, Nicaragua, Cuba, la Bolivie et l’Équateur. Mais ce qui est nouveau, c’est que l’Iran a également mis le pied dans des pays traditionnellement tournés vers les États-Unis, comme le Mexique ou la Colombie. Dans tous ces pays, selon les observateurs américains, « l’Iran a placé une quantité de personnel complètement disproportionnée par rapport aux besoins normaux d’une représentation diplomatique dans ce genre de pays ».
Au ministère israélien des Affaires Étrangères, on suit depuis un certain temps et avec inquiétude cette nouvelle « terre de mission » iranienne, dans un continent où l’anti-américanisme est en expansion constante. L’axe traditionnel pro-iranien et pro-Hezbollah, formé du Brésil, de l’Argentine et du Paraguay est en passe de s‘élargir de manière considérable et s’étendre à d’autres parties du continent. Dans ces pays résident des communautés arabo-musulmanes de plus en plus importantes et influentes, dont les intérêts recoupent ceux des régimes en place. On se souvient des deux attentats spectaculaires perpétrés sur le sol argentin par des cellules du Hezbollah, contre l’ambassade d’Israël et le Centre Communautaire Juif de la capitale argentine. Ces attentats avaient fait une centaine de morts, et les très longues enquêtes, entravées par les autorités argentines, avaient abouti à l’implication directe du régime des Mollahs.
Dans une déclaration surprenante par sa sévérité, le Secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a déclaré la semaine dernière devant le Sénat que « les activités subversives de l’Iran en Amérique du Sud dépassent de loin celles développées par l’Union Soviétique durant le Guerre Froide » ! Il a accusé l’Iran « d’y ouvrir de nombreux bureaux qui servent en réalité à couvrir des activités subversives »
Pour parfaire ce rassurant panorama, l’Iran et le Hezbollah entretiennent des liens étroits avec les milieux de la drogue dans différents pays latino-américains, qui leur permettent de blanchir de l’argent, et d’utiliser leurs canaux pour introduire argent, armes légères et munitions à destination de leurs agents sur place.