Venezuela: loi sur le « délit médiatique »

Le procureur général du Venezuela, Luisa Ortega Diaz, a présenté hier devant l’Assemblée nationale un projet de loi qui prévoit jusqu’à quatre ans d’emprisonnement pour les auteurs de « délits médiatiques ».

Selon le projet de loi, publié hier dans la presse locale, la divulgation d’une information jugée « fausse », « manipulée » ou « déformée » est considérée comme un délit médiatique pouvant entraîner une peine maximale de quatre ans de prison. C’est également le cas des informations qui portent un « préjudice aux intérêts de l’Etat » ou constituent une atteinte à la « morale publique » et la « santé mentale ».

Les auteurs du projet de loi envisagent aussi de sanctionner « le refus de révéler une information » et le fait « d’omettre volontairement de diffuser une information », remettant ainsi en cause le droit à la protection des sources journalistiques. Ces deux délits sont passibles de six mois à quatre ans de prison.

Le gouvernement de Hugo Chavez, chef de file de la gauche antilibérale en Amérique latine, prépare en ce moment d’autres réformes dans le secteur, dénoncées par de nombreux médias privés qui craignent pour leur indépendance.

Ces dernières semaines, Hugo Chavez a menacé la chaîne Globovision de subir le même sort que sa consoeur privée RCTV, disparue des canaux hertziens en 2007 sur ordre du gouvernement qui lui reprochait son ton acerbe à l’égard du pouvoir.

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