Une soixantaine de responsables communautaires, ainsi que des acteurs, universitaires ou rabbins ont signé une lettre de protestation à destination d’un grand théâtre londonien, le « Royal Court Theater », qui a décidé de présenter une pièce de théâtre ouvertement antisémite. Cette pétition a été publiée dans le « Daily Telegraph », et elle dénonce « une démonisation d’Israël et faisant appel à des stéréotypes calomnieux ». Pour les signataires, cette pièce, qui ne dure que 10 minutes et retrace l’histoire d’Israël depuis 60 ans, « élude volontairement des faits essentiels tels que les guerres imposées au pays, le terrorisme palestinien, le désengagement de Gaza, suivi par des tirs incessants de roquettes sur Israël durent plusieurs années ». Le vice-président de la Fédération Sioniste de Grande-Bretagne, Jonathan Hoffman, qui a vu la pièce, la trouvée « entièrement structurée sur des stéréotypes antisémites classiques, tels que le goût du sang ou le sentiment d’appartenir à une race supérieure».
La pièce, intitulée « Sept enfant juifs : un jeu pour Gaza », a été écrite par la dramaturge Caryl Churchill, activiste pro-palestinienne, et présidente de la « Palestine Solidarity Campaign », chargée de collecter des fonds pour la population de Gaza. L’entrée est gratuite, et une vente en faveur de l’aide médicale aux Palestiniens serait proposée au public à l’issue du spectacle.
Dans la pièce en question, Churchill présente des portraits de familles juives israéliennes triomphalistes face à la souffrance des Palestiniens, considérés comme des sous-hommes qu’il faut haïr.
S’exprimant sur son œuvre, Caryl Churchill n’en démord pas, et insiste sur le fait « qu’elle a écrit sur les sentiments qui l’ont assailli à propos de ce qui est arrivé à Gaza. Israël a commis des choses terribles par le passé, mais ce qui s’est déroulé à Gaza a été particulièrement extrême » !!!
Les signataires se disent d’autant plus surpris par la décision du directeur du Théâtre, car celui-ci a récemment indiqué « qu’il hésiterait à accueillir une pièce critiquant l’Islam ». Peut-être est-ce là au contraire l’un des éléments de la réponse ! Le directeur s’est lancé dans un justificatif classique et inopérant, affirmant « que l’ont peut librement critiquer la politique d’Israël sans pour autant être taxé d’antisémitisme ».
En 2005, ce même théâtre avait accueilli la pièce « Mon nom est Rachel Corrie » parlant de cette activiste pro-palestinienne tuée involontairement par les soldats de Tsahal en 2003, alors qu’elle se trouvait dans une zone interdite par l’armée.
Quand au saura enfin que le casting de cette pièce comprend entre autres des acteurs dont les noms sont : Ben Caplan, Jack Chissick, David Horovitch, Daisy Lewis, Ruth Posner, Samuel Roukin, Jennie Stoller, Susannah Wise ou Alexis Zegerman, on pourra se rendre compte à quel point le peuple juif se trouve aujourd’hui dans une posture bien triste…