L’Autorité palestinienne (AP) a fait savoir mercredi que le militant du Hamas retrouvé mort dans sa cellule s’était suicidé et n’avait pas subi de torture.
Muhammad Abed Haj, 30 ans, originaire de Jalkamus près de Djénine, se serait pendu en prison, d’après des officiers de sécurité de l’AP.
Le Hamas et la famille de Haj rejettent cette version et soutiennent que sa mort a été causée par la torture qu’il a subie dans sa cellule. La famille a distribué des photos montrant des ecchymoses et des coupures sur différentes parties de son corps.
La direction de l’AP à Ramallah a toutefois nié ces allégation jugées de « mensonges et d’affabulations » du Hamas. Une source de l’AP a aussi confié au Jerusalem Post que Haj « n’était pas un innocent ». Un de ses proches a même confessé qu’il lui avait procuré un fusil M-16.
Haj est le second détenu à avoir trouvé la mort dans une prison de l’AP ces 12 derniers mois.
Le premier prisonnier, Majd Barghouti, accusé de soutenir le Hamas, serait mort d’une crise cardiaque. Sa famille et le Hamas déclarent de leur côté qu’il a été torturé lors d’un interrogatoire.
Ce cas précédent avait encouragé des activistes des droits de l’Homme à réclamer une enquête complète sur la torture pratiquée dans les prisons de l’AP. Certains détenus libérés des prisons de l’AP ces dernières semaines ont raconté qu’ils avaient subi des abus physiques et verbaux de la part de leurs interrogateurs.
L’un d’entre eux, un étudiant de Naplouse, a dit avoir été forcé de rester dans le froid pendant quatre jours la tête couverte d’un sac en plastique, les mains attachées dans le dos. Un autre prisonnier de Tulkarem raconte avoir été abusé sexuellement. D’après un militant des droits de l’Homme, la plupart des prisonniers sont retenus sans procès. La visite de leur famille leur est interdite. La plupart d’entre eux n’ont pas le droit de voir un avocat.
D’après cette source, ces trois dernières semaines, cinq détenus ont été transférés à l’hôpital. Ils avaient été battus lors de leur interrogatoire dans les prisons de l’AP.