Esprits animaux et réalités

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche 28 décembre à travers l’Europe contre les raids israéliens dans la bande de Gaza qui ont fait près de 300 morts depuis samedi.

De Londres à Paris, en passant par Madrid, Copenhague ou Istanbul, les manifestants sont descendus dans la rue pour condamner l’opération lancée samedi « plomb durci », la plus violente depuis l’occupation des territoires palestiniens par Israël en 1967.

A Londres, où 700 personnes se sont rassemblées face à l’ambassade d’Israël, dix personnes ont été arrêtées pour « trouble à l’ordre public », après trois heures d’une mobilisation agitée.

Les militants brandissaient des drapeaux de l’Autorité palestinienne et des pancartes sur lesquelles était notamment écrit « Holocauste à Gaza » et « Pas de paix, pas de justice ». On notera le cheminement liant l’Holocauste (meurtre de masse de personnes parce que Juifs, Tziganes ou Homosexuels) à la ville de Gaza dont l’autorité terroriste bombarde officiellement le territoire Israélien depuis le retrait (2005) sans concessions d’anciens habitants de cette bande de terre israélienne, parce que juifs.

Une nouvelle manifestation est déjà prévue lundi à partir de 16h00 locales (et GMT) devant l’ambassade d’Israël à Londres, à l’appel de l’association « Campagne de solidarité pour la Palestine ».

A Paris, dans le quartier populaire de Barbès où vit une importante population d’origine maghrébine, une manifestation a rassemblé quelque 1300 personnes brandissant des banderoles où on pouvait lire « Stop au massacre des innocents« . En effet, le tir de roquettes (que ce soit vers Israël ou ailleurs) est effectué par des innocents.

Toujours à Paris, 150 personnes se sont rassemblées place de l’Etoile, en haut des Champs-Elysées, en scandant « Israël terroriste, Europe complice », ou encore « Shoah à Gaza ». On notera que le vocabulaire employé n’est pas innocent.

A Madrid, entre 500 et 1.000 personnes ont manifesté devant l’ambassade d’Israël, à l’appel de l’association « Paix maintenant », a constaté l’AFP. « Non à l’holocauste palestinien », proclamaient pancartes et banderoles.

Au Danemark, 700 personnes ont manifesté à l’appel de plusieurs organisations musulmanes danoises devant l’ambassade d’Israël. Un homme a été arrêté après avoir jeté un cocktail Molotov en direction de la police.

Près de 300 personnes se sont aussi rassemblées à Aarhus, deuxième ville du pays. La veille, un millier de manifestants avaient défilé à Stockholm à l’appel de l’Union islamique de Suède.

A Istanbul, des centaines de manifestants ont scandé des slogans tels que « le sionisme sera vaincu, la résistance palestinienne triomphera », devant la mosquée de Beyazit, dans le centre historique de la ville, à l’appel d’organisations islamistes.

Sur la place de Taksim, principale esplanade de la ville turque, un portrait du Premier ministre israélien Ehud Olmert a été aspergé de peinture rouge, tandis que des militants communistes déposaient une gerbe funéraire devant le consulat d’Israël, selon l’agence de presse Anatolie.

Plusieurs centaines de manifestants ont également protesté devant l’ambassade d’Israël à Ankara, jetant notamment des chaussures vers le bâtiment, selon les images diffusées par les chaînes de télévision. Plusieurs milliers de personnes ont aussi manifesté dimanche dans une dizaine d’autres villes de Turquie.

A Rome, environ 100 personnes ont participé à un sit-in sur la piazza Navone pour demander au gouvernement italien de « geler tous les accords économiques et militaires » avec Israël. Les manifestants dénonçaient aussi « le nettoyage ethnique et le terrorisme de l’Etat israélien« , selon l’agence Ansa.

Israël a poursuivi dimanche ses raids aériens à Gaza et a donné son feu vert à la mobilisation de milliers de réservistes en vue d’une éventuelle offensive terrestre.

Les attaques, déclenchées samedi visent à mettre fin aux tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, sur les localités du sud d’Israël.

Ces tirs incessant de roquettes Quessem (ou Kassam) en territoire israélien « incontesté » sur des cibles civiles et ces réactions dans le monde laissent pourtant quelques questions en suspend:

  • Que ferait la France si des terroristes Allemands, contestant la restitution de l’Alsace et de la Lorraine à la suite d’une guerre perdue, pilonnaient Strasbourg ou Metz avec une fréquence moyenne de 100 roquettes par jour pendant 3 ans ? (même exemple avec la Pologne et l’Allemagne)
  • Le « désengagement » israélien de la bande de Gaza a-t-il réellement amélioré la qualité de vie des palestiniens ?
  • Pourquoi les médias ne réagissent que maintenant alors que ces tirs de roquettes durent depuis plus de trois ans et n’ont jamais fait la une d’un journal (télévisé ou papier) ?
  • Israël serait-il un état différent des autres au point que son droit de se défendre serait « différent » des autres états ?
  • Posons la question différemment : les israéliens ne seraient-ils pas des êtres humains comme les autres (comme les palestiniens) au point que chacun de ses gestes ayant vocation à se défendre soient perçus comme une agression alors qu’il n’est pas l’agresseur de l’après trêve?
  • Enfin, est-ce que les palestiniens sont tous contre ces attaques ? Mahmoud Abbas (appartenant au groupe Fatah, hostile au groupe Hamas) ne ferait-il pas l’hypocrite ?

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