Plusieurs ingénieurs américains, qui servent actuellement de consultants pour l’armée égyptienne, ont récemment informé Israël que des tunnels de 60 mètres de profondeur avaient été creusés par le Hamas. Une telle profondeur permet notamment au groupe terroriste d’éviter que les tunnels soient repérés puis détruits par Tsahal, ont précisé des sources militaires jeudi.
Les ingénieurs, déployés le long du couloir de Philadelphie, utilisent des appareils capables de détecter les mouvements sismiques, et donc idéaux pour repérer les tunnels. Ce travail devient néanmoins beaucoup plus difficile pour des structures de 60 mètres de profondeur.
Selon l’armée israélienne, le Hamas aurait creusé une centaine de tunnels, prêts à l’emploi, sous le couloir de Philadelphie. Cela comprend les 300 qui avaient été bombardés par Tsahal pendant l’opération « Plomb durci ».
« Les Palestiniens sont des experts quand il s’agit de creuser des tunnels », ajoute un responsable militaire. « Ils atteignent 60 mètres, ils pompent l’eau et remplissent la zone d’air pour qu’ils puissent continuer de creuser. »
Selon le ministère de la Défense, depuis « Plomb durci », l’Égypte a renforcé les mesures visant à éradiquer cette activité à sa frontière. Les efforts du Caire ont également consisté à bloquer le trafic d’armes avant qu’elles n’arrivent dans le Sinaï.
Une autre source de l’armée a précisé que Tsahal est en train de reconsidérer la véritable efficacité des bombardements aériens. « Nous avons constaté qu’il ne fallait que quelques jours aux Palestiniens pour reconstruire les tunnels. »
Un récent reportage de la chaîne de télévision Al-Arabiya a révélé, par ailleurs, que le trafic souterrain de la bande de Gaza représentait une véritable industrie s’élevant à 200 millions de dollars annuels. Le nombre total de tunnels serait de 800, selon la chaîne.
« Ces tunnels sont vitaux pour la bande de Gaza (…). Tous les produits deviennent disponibles – appareils électroniques, farine sucre et d’autres biens – et même des couches et du Viagra », précise un rapport transmis par MEMRI (Middle East Media Research Institute).