Lettre discrète à Golda Meir

C’est avec beaucoup d’émotion que je m’adresse à vous Chère Golda,

J’ai eu besoin de vous écrire, de vous parler de votre enfant, le petit État d’Israël.

Vous pouvez être fière de lui. Il est devenu l’un des champions parmi les nations dans tant de matières : Agriculture, Médecine, Hautes Technologies, … mais aussi Démocratie.

Pourtant, certains critiquent son comportement, estiment qu’il mérite l’exclusion, demandent à ce qu’il soit mis au banc des nations car on l’accuse aujourd’hui de massacre, de crime de guerre, …et pire encore.

Alors je repense à certaines de vos réflexions à son sujet. Elles prennent leur sens aujourd’hui.

Chère Golda, vous disiez « Nous n’aurons la paix avec les arabes que lorsqu’ils aimeront leurs enfants plus qu’ils ne nous détestent ».

Comme vous disiez vrai. Depuis septembre 2005, date à laquelle Israël s’est retiré de Gaza et a remis le destin de ce territoire à l’Autorité Palestinienne, plus un seul israélien, qu’il soit civil ou militaire, n’y est présent. Pourtant les tirs de roquettes, qui débutèrent en 2001, n’ont cessé de tomber sur le sud d’Israël. Bien au contraire, dès l’arrivée au pouvoir du Hamas en janvier 2006, ces tirs sur les civils israéliens ont augmenté de façon exponentielle.

L’espoir de paix que laissait espérer le désengagement de Gaza est vite retombé quand les milliards d’euros alloués à Gaza ne sont allés ni dans la construction d’écoles ou de jardins d’enfants, ni dans le développement industriel ou agricole mais dans l’achat massif et la contrebande d’armes, la construction d’un nombre incalculable de tunnels destinés à l’acheminement de ces armes, la fabrication de roquettes, …

La stratégie des ultra-radicaux du Hamas a consisté à harceler quotidiennement Israël en envoyant des Quassam en territoire israélien (particulièrement sur les civils de la ville de Sdérot) et à ce jour, c’est plus de 5.000 roquettes qui ont été tirées sur Israël depuis Gaza.

Chère Golda, vous disiez aussi « Nous pouvons pardonner aux arabes de tuer nos enfants. Nous ne pouvons leur pardonner de nous forcer à tuer leurs enfants ».

Comme vous disiez vrai là encore. Entre 2006 et 2008, malgré les pluies de Qassam quasi quotidiennes sur les civils, Israël s’est refusé à réellement intervenir militairement.

Toutes les solutions alternatives ont été envisagées : Coupure de courant, blocus, restrictions de marchandises, fermeture des checkpoints,….et quelques frappes très ciblées.

Le harcèlement du Hamas lui, n’a jamais cessé. Un soldat franco-israélien, le jeune Guilad Shalit, fut kidnappé en territoire israélien, le groupe terroriste s’est doté de missiles à plus longue portée, on les appelle les Grad, les Fajr, il viennent d’Iran ou de Russie, et ils peuvent atteindre des villes comme Nétivot, Ashkelon, Beersheva, Ashdod. Bref, la haine dont vous parliez Golda, n’a jamais tari.

En juin 2008 un accord de cessez-le-feu temporaire entre Israël et le Hamas a bien été tenté par la médiation de l’Égypte, mais le Hamas le viola continuellement par des tirs de roquette.

Au final, après 8 années de tirs incessants du Hamas sur ses civils, Israël lance le 27 décembre dernier l’opération « plomb durci » contre cette organisation terroriste.

Son but : Faire cesser les tirs et empêcher l’approvisionnement en armes.

Bien sûr l’armée israélienne cible les terroristes, les caches d’armes, les tunnels,… bien sûr les tracts pleuvent et les appels téléphoniques retentissent pour exhorter les civils à quitter tel ou tel lieu, mais inévitablement des civils ont été tués et le seront probablement encore. D’ores et déjà nous savons que trop de civils seront les victimes de ce conflit.

Alors comment pardonner au Hamas ? Comment pardonner les boucliers humains et les tirs de roquettes depuis les habitations ou les écoles ? Comment pardonner la transformation de mosquées en arsenaux militaires afin d’espérer les voir détruites pour encore plus d’impact médiatique sur la rue arabe ? Comment pardonner la mutation d’hôpitaux en QG terroristes ? Bref, comment pardonner la prise en otage du peuple palestinien par une poignée de fanatiques illuminés ?

Chère Golda, vous disiez encore « Je préfère les reproches aux condoléances ».

Comme vous disiez vrai là aussi. Des manifestations ont lieu un peu partout non pas pour soutenir Israël dans son combat contre le terrorisme, mais pour dénoncer l’opération de Tsahal. Les islamistes sont dans la rue, drapeaux du Hamas ou du Hezbollah au poing, aux côtés de communistes, d’alternatifs, de verts… Israël est l’assassin. L’étoile de David est ornée d’une croix gammée. Les nations condamnent, invectivent, sans se soucier de l’étiologie du mal, sans réaliser même, les inconscients, que ceux qu’ils défendent sont probablement les pires ennemis du peuple palestinien.

Mais quelle nation accepterait de recevoir ne serait-ce qu’un seul missile sur son territoire sans réagir ? Quel chef d’État pourrait faire l’impasse sur ce principe démocratique majeur qu’est la sécurité des personnes et des biens ? Pourquoi, dans le cas présent, la lutte contre le terrorisme n’est plus une cause juste ?

Difficile de comprendre aussi pourquoi ces mêmes manifestants n’étaient pas sur le pavé pour crier leur colère avec autant de force et de rage lorsque des centaines de milliers de musulmans se faisaient massacrés par les russes en Tchétchénie, par les algériens en Algérie, par les irakiens en Irak,… lorsque plus d’une centaine de palestiniens du Fatah se faisaient liquider par ceux du Hamas…

Il est vrai qu’aujourd’hui le fort c’est le juif, rôle insupportable pour beaucoup !

Golda, Israël estimant que 5.000 roquettes ou missiles sur son territoire et 8 années de retenue suffisaient, a décidé d’opter pour les reproches plutôt que pour les condoléances.

Chère Golda, pour finir enfin, vous disiez « Le pessimisme est un luxe qu’un juif ne peut jamais se permettre ». Et là je ne sais plus. Je ne suis pas convaincu que vous disiez vrai. Comment croire en une paix avec un Hamas dont la charte appelle à l’éradication d’Israël et à son remplacement par un état islamique soucieux d’appliquer la charia ? Comment espérer un jour meilleur lorsque les enfants de Palestine sont « piqués » à la martyrologie dès leur plus jeune âge et apprennent la haine du juif dans les livres scolaires ? Comment choisir l’optimisme lorsque si peu de voix se font entendre pour soutenir Israël dans sa lutte contre le terrorisme ?

Chère Golda, je vais vous laisser, mais non sans vous demander, vous qui n’avez jamais cédé au pessimisme, de prier de là où vous êtes pour les enfants palestiniens, de prier pour les enfants israéliens, de prier pour que ni les uns, ni les autres ne grandissent dans la haine.

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