Le dirigeant libyen a rencontré des représentants de la communauté juive italienne. Avant de quitter Rome le 13 juin dernier, le dirigeant libyen Mouammar Kadafi s’est entretenu avec environ 300 Italiens expatriés expulsés de Libye en 1970, et avec un groupe de cinq représentants non-officiels juifs d’origine libyenne.
Il a renouvelé sa proposition : que les expatriés reviennent en Libye.
Les représentants officiels des juifs d’origine libyenne ont décliné l’invitation de Kadafi pour une rencontre samedi puisque c’était Shabbat. Shalom Teshuba, vice président de la communauté juive de Rome a donc envoyé une lettre à Kadafi pour exprimer les demandes des Juifs d’origine libyenne vivant en Italie. Ils réclament une restitution des biens familiaux et religieux confisqués après les massacres et expulsions de 1967.
Parmi les cinq représentants juifs non-officiels qui se sont rendus à la réunion, se trouvait l’activiste pacifiste David Gerbi. Vêtu de la traditionnelle soutane blanche et du gilet rayé typiques que portaient les Juifs avant 1967 et arborant l’étoile de David, Gerbi a demandé à Kadafi d’autoriser la restauration de la synagogue Sia Dar Bisni de Tripoli, pour laquelle des fonds ont été rassemblés. Il a également demandé que six mezuzot qui lui appartenaient lorsqu’il a été arrêté lui soient rendues.
Le dirigeant libyen a évoqué le Fellah Raffaele, ancien président de l’Organisation mondiale des Juifs de Libye. Mentionnant sa mort, Kadafi a déclaré « paix à son âme », et a fait l’éloge de ses tentatives de médiation. Il a ajouté, cependant, que ces tentatives n’avaient donné aucun résultat parce qu’ « il liait la question des Juifs à celle d’Israël ».
La question de la restitution des biens des Juifs qui ont fui les pays arabes sera discutée cette semaine durant une réunion de l’Organisation pour la justice pour les Juifs dans les pays arabes. Les principaux participants seront l’ancien ministre de la justice canadien Irwin Cotler, le professeur David Meghnagi, ancien vice-président de la communauté juive italienne, et le président de la chaire « Shoah » de l’Université de Rome.
Mais la véritable question, c’est pourquoi l’UNRWA existe pour les « réfugiés » palestiniens alors que les réfugiés juifs n’ont aucune instance représentative internationale de la même ampleur ? Tout comme les pakistanais, les indiens ou les pieds noirs. De plus, pourquoi le terme de retour des réfugiés est abordé pour le « peuple » palestinien alors qu’il serait historiquement plus juste de traiter le problème du retour des réfugiés tout court, dont celui des indiens, des pakistanais, des pieds noirs et surtout, des juifs ! Mais l’égalité, surtout lorsqu’elle est objective, tend à brusquer les esprits…