L’Irak « éxige » des dédommagements d’Israël

28 ans après la fameuse attaque de l’armée de l’Air israélienne contre le réacteur nucléaire irakien Tammouz (Osirak), le gouvernement de Bagdad a décidé d’engager des poursuites contre Israël et d’exiger des dédommagements pour un montant de plusieurs milliards de dollars. Les Irakiens prétendent en effet que ce raid lui a causé à l’époque des dégâts considérables.

C’est un parlementaire irakien, Mohammed Naji Mohammed, qui a fait part de la décision des autorités de son pays, en précisant que celles-ci déploieraient tous leurs efforts pour obtenir satisfaction. Interviewé par le journal en langue arabe al-Sahabah, il aurait souligné que le chef du gouvernement irakien, Nouri al-Maliki, et le ministère irakien des Affaires étrangères avaient présenté une requête à l’Onu et à son Conseil de Sécurité pour demander qu’Israël prenne l’engagement de verser des dommages et intérêts à l’Irak pour se dédouaner du bombardement de son réacteur, en 1981.

Pour étayer ces exigences, le député irakien a invoqué la résolution 487 de l’Onu, votée en 1987, c’est-à-dire six ans après l’opération israélienne. Elle stipule qu’Israël « n’a pas adhéré au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires » et condamne « énergiquement l’attaque militaire menée par Israël contre les installations nucléaires irakiennes ». En outre, cette résolution onusienne demande qu’Israël « place d’urgence ses installations nucléaires sous la garantie de l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA) ».

Par le passé, le président irakien Jalal Talabani avait indiqué qu’il ne soutenait pas ces démarches et ne revendiquait pas d’indemnités de la part d’Israël pour le bombardement de la centrale nucléaire de Tammouz. Il a expliqué que si l’Irak présentait ce genre d’exigences, les autorités israéliennes risquaient de leur côté de réclamer des dédommagements considérables pour les biens spoliés aux Juifs.

En Israël, on estime en fait que si les Irakiens exigent maintenant d’être indemnisés, c’est pour réagir aux démarches d’une organisation juive qui compte quant à elle obtenir réparation pour toutes les familles juives qui ont dû fuir le pays au moment de la création de l’Etat d’Israël.

Objectivité.org va plus loin que ces simples démarches de dédommagements de bien spoliés aux juifs ou de destruction de centrale nucléaire. En effet, certaines questions de fond se doivent d’être posées:
– Pourquoi Israël ne réclame pas de dédommagements à l’Irak pour ses bombardements durant la première Guerre du Golfe. Ces bombardement n’ont pas causé de nombreuses victime uniquement grâce aux mesures de prévention de l’État d’Israël. Mais ils on causé des dégâts estimés à plusieurs milliard de dollars à Israel. Qui doit payer ? Cette menace à la sécurité de civil complètement innocents, ces tirs aveugle de missile (qui sont contraires aux conventions de Genève, ce qui constitue au moins un crime de guerre de la part du gouvernement Irakien de l’époque)
– Pourquoi Israël et les USA ne réclament pas de dédommagements à l’Irak parce que Saddam Hussein, à l’époque représentant de l’Irak, soutenait le terrorisme en Israël et Al Quaida ? Quelles sont les preuves ? Trop nombreuses:

Roland Jacquard est expert français auprès des pays membres du Conseil de Sécurité de l’ONU et du Conseil de l’Europe, président de l’Observatoire international du terrorisme et du Centre d’études des menaces contemporaines. Extraits de Au nom d’Oussama Ben Laden, Paris, Livre de Poche, 2001, pp. 204-207

Oussama Ben Laden a approché l’Irak à trois reprises par des canaux diplomatiques. La première tentative a eu lieu à Ankara (…). Sans même consulter Bagdad, l’ambassadeur qui avait, semble-t-il, déjà eu des instructions en ce sens, n’a donné aucune suite à cette demande.

Un autre émissaire s’est présenté en juin 1997 à l’ambassade irakienne du Caire. (…) En dépit de contreparties alléchantes, la mission (…) capota aussi.

Le contact suivant aura lieu peu après, toujours en 1997, tandis que la tension est au plus haut entre Bagdad et Washington. (…) Cette troisième et dernière initiative ne sera pas plus couronnée de succès que les précédentes : les Irakiens sont laïcs, ils se méfient des islamistes par principe et Oussama Ben Laden n’est pas crédible à cause de son cléricalisme ostentatoire ; pour eux, sa parole ne vaut rien, Qusaï Saddam Hussein, le fils du président, qui qualifie Oussama Ben Laden de «faux jeton», ne lui fait pas assez confiance au point de risquer d’exposer le régime à de nouvelles campagnes internationales de presse alors que ce dernier est déjà bien mal traité dans les médias. De plus, une coopération aventurière avec le Saoudien déchu remettrait en cause le projet de Saddam Hussein de renouer avec l’Arabie Saoudite.

Il semble cependant que cette version ne soit que la version avouable, la version dite «PC», ou politiquement correcte… Il existerait, selon les mêmes sources, un autre scénario plus conforme à la mentalité calculatrice de Saddam Hussein et de ses services spéciaux. En 1998, ces derniers, après avoir décliné toutes les offres de collaboration parvenues jusqu’à eux par des canaux diplomatiques officiels, auraient établis avec Ben Laden une «connexion» opérationnelle secrète à Manille ou au Cachemire. Difficile en effet pour l’Irak d’ignorer un Arabe comme Oussama Ben Laden qui «humilie aussi efficacement les Américains»… C’est le colonel Khairallah al-Tikriti, frère du chef des Moukhabarat, les services de renseignement, qui aurait été nommé officier traitant de cette relation. L’arrestation de deux Marocains proches de Ben Laden à Rabat le 11 novembre 1998 a permis d’établir avec certitude l’existence de ce lien. Selon les Occidentaux, les services irakiens auraient à cette date cherché à s’assurer de l’aide des réseaux d’Oussama Ben Laden, au cas où l’Irak serait à nouveau attaqué par les Etats-Unis, afin de perpétrer des attentats dans des pays arabes contre des cibles américaines.

Selon des sources arabes en prévision d’un prévisible revirement de Kaboul, Ben Laden est en contact discret, depuis septembre 2000, avec des hommes d’Oudaï Hussein, autre fils de Saddam : le terrain d?entente est le combat anti-israélien et anti-américain. Ben Laden et les Irakiens auraient échangé des informations sur les armes chimiques et biologiques malgré l’opposition de certains dirigeants de Bagdad, tel Tarek Aziz.

Jean-Charles Brisard est expert international, spécialiste du terrorisme. Depuis 2002, il est chargé, par plusieurs milliers de parents de victimes du 11 septembre, de diriger l’enquête internationale visant les réseaux de soutien au groupe Al-Quaeda. Extraits de son livre Zarkawi, le nouveau visage d’Al-Quaeda, Paris, Fayard, 2005, pp. 135-142. Les sources de ses affirmations sont citées dans l’ouvrage.

Ces liens sont d’abord interpersonnels. On sait qu’à l’initiative du chef d’Al-Quaeda des rendez-vous sont organisés à plusieurs reprises et suivant le même schéma : plusieurs ambassadeurs irakiens ont successivement rencontré Ben Laden, ainsi que des membres actifs de son réseau.

Les premiers contacts sont noués au Soudan en 1991 et en 1996. Selon l’ancien directeur du programme nucléaire irakien, Khidir Hamza, Ben Laden rend, en ces années-là, des fréquentes visites à l’ambassade d’Irak à Khartoum. En décembre 1998, selon la même source, il aurait rencontré Farouk Hijazi, ambassadeur irakien en Turquie et ancien chef des opérations spéciales des services de renseignement irakiens (Mukhabarat). L’entretien aurait eu lieu à Kandahar, en Afghanistan. Après les attentats du 11 septembre 2001, le diplomate sera expulsé de Turquie en raison de sa proximité avec des groupes terroristes. D’après Vincent Cannistraro, un ancien responsable de la lutte antiterroriste à la CIA , cette information a été confirmée par «plusieurs rapports des services de renseignement». L’entourage d’Oussama Ben Laden l’aurait lui-même ébruitée.

De nombreux contacts ont par ailleurs été établis entre des émissaires irakiens et des membres actifs du groupe terroriste, comme Mohammed Atta, dont il est désormais avéré qu’il a rencontré un diplomate irakien en République tchèque au mois d’avril 2001. Le chef opérationnel du commando suicide du 11 septembre s’est rendu au moins à deux reprises à Prague. Selon le Service américain de l’immigration et de la naturalisation (INS), quand Mohammed Atta est entré pour la première fois aux Etats-Unis, le 3 juin 2000, il débarquait à l?aéroport de Newark, dans le New Jersey, d’un vol en provenance de Prague.

Le 8 avril 2001, il a rendez-vous à l’ambassade irakienne à Prague avec Ahmed Khalil Ibrahim Samir Al-Ani, le second consul, qui appartient également aux services de renseignement extérieurs irakiens. Le représentant permanent de la République tchèque à l’ONU, Hynek Kmonicek, et le ministre tchèque de l’Intérieur, Stanislav Gross, confirmeront l?information. Le 19 avril 2001, le diplomate est déclaré persona non grata en raison «d?activités incompatibles avec son statut de diplomate» puis il est expulsé par les autorités tchèques une semaine plus tard.

Par ailleurs, la commission d’enquête conjointe du Congrès des Etats-Unis sur les attentats du 11 septembre 2001 a établi qu’en 1999 «la communauté du renseignement avait obtenu des informations selon lesquelles l’Irak avait formé un pilote en vue de missions suicides contre les forces britanniques et américaines dans le golfe Persique» au cours de la première guerre d’Irak, un procédé qui rappelle le modus operandi des attentats du 11 septembre 2001.

D’autres éléments, sans grande valeur conclusive il est vrai, ont également révélé des relations épisodiques entre certains membres d’Al-Quaeda et des officiels irakiens. Ainsi, Jose Luis Golan Gonzales, alias Youssef Galan, membre du réseau de Ben Laden en Espagne, reçut à son domicile, le 26 juin 2001, une invitation de l’ambassadeur irakien à Madrid afin de fêter l’anniversaire de la révolution irakienne le 17 juillet 2001. Youssef Galan est l’un des rares terroristes d’origine espagnole à avoir été interpellé après le 11 septembre 2001 dans le cadre de l’enquête du juge Baltasar Garzon sur Al-Quaeda. Son nom est revenu sur le devant de la scène après les attentats du 11 mars 2004. Avant de se convertir à l’Islam et de rejoindre un camp d’entraînement militaire en Indonésie, Youssef Galan avait en effet appartenu quelques temps à l’organisation basque Euskadi Ta Askatasuna (ETA).

La convergence d?intérêts la plus marquée entre Al-Quaeda et l’Irak apparaît quand on se penche sur le réseau économique et financier constitué par Ben Laden lorsqu?il était installé au Soudan en 1991, avec la bienveillance du leader religieux Hassan Al-Turabi. L’industrie chimique, notamment, favorisa ce rapprochement dans la mesure où, à l’époque, l’Irak collaborait avec le Soudan pour développer son arsenal et tentait de tirer parti de la présence d’organisations terroristes dans le pays. D’anciens membres d’Al-Quaeda, témoignant en 2001 lors du procès des responsables des attentats de 1998 dirigés contre les ambassades américaines de Dar es-Salaam et Nairobi, ont ainsi révélé que certaines entreprises possédées par Oussama Ben Laden étaient alors dirigées par des Irakiens et employaient du personnel issu de ce pays. Ainsi, plusieurs ingénieurs irakiens travaillaient jusqu’en 1998 pour la société de construction Al-Hijrah, propriété d’Oussama Ben Laden. Au cours du même procès, on a appris que le responsable de la société était un ingénieur irakien, Abou Ibrahim Al-Iraqi, et pas moins de neuf Irakiens ont été identifiés comme des membres affiliés à Al-Quaeda au Soudan.

Parallèlement, les contacts se multiplient entre les dirigeants de l’usine de production chimique Al-Schifa, appartenant également à Ben Laden, et le responsable irakien du programme d’armes chimiques, ou encore avec Emad al-Ani, l’un des directeurs de la société irakienne Samarra Drug Industries, qui, selon les Américains, contribua au développement d?armes chimiques. A l’époque, des traces d’un composant du gaz VX, dont la formule fut exclusivement utilisée par l’Irak, ont également été retrouvés dans un échantillon prélevé par la CIA dans l’usine Al-Schifa. (…)

L’Irak et Al-Quaeda partageaient en outre la même hostilité à l’égard des Etats-Unis. Dans sa déclaration de guerre contre les Etats-Unis et l’Occident en date du 23 août 1996, intitulée «Message d’Oussama Ben Laden à ses frères musulmans dans le monde et spécialement dans la péninsule arabique», le leader d’Al-Quaeda s’engage sans détour aux côtés du peuple irakien : «les enfants de l’Irak sont nos enfants (…) notre sang a coulé en Irak.» De même, dans une interview accordée en 1996 [dans le Sunday Times], Ben Laden déclare que «tuer des écoliers irakiens est assimilable à une croisade contre l’Islam» et il affirme, la même année, que son réseau couvre désormais treize pays, dont l’Irak.

Du côté irakien, certaines déclarations ont pu, en outre, laisser penser que le régime de Saddam Hussein n’était pas étranger aux attentats du 11 septembre 2001. Ainsi, le jour même, la chaîne officielle irakienne commenta en ces termes les attentats contre le World Trade Center et le Pentagone : «Le cow-boy américain récolte les fruits de ses crimes contre l’humanité. C’est un jour maudit dans l’histoire de l’Amérique, qui goûte l’amère défaite de ses crimes et de son rejet de la volonté des peuples de mener une vie libre et décente. Les explosions de masse sur le centre du pouvoir américain, en particulier le Pentagone, sont un coup douloureux porté aux politiciens américains pour qu’ils cessent leur illégitime hégémonie et leurs tentatives pour imposer leurs règles aux peuples. Ce n’est pas une coïncidence si le World Trade Center a été détruit lors de missions suicides. (…) Ces opérations expriment le rejet de la politique insouciante des Américains. […]»

De même, un poème récité en présence de Saddam Hussein, le 3 décembre 2001, dans une séquence télévisée, célèbre le «triomphe sur l’injustice» par la mort de «6’000 infidèles», et proclame que «Ben Laden n’y est pour rien», mais que c’est le fait de «la chance de Saddam.»

Au-delà des discours, il est un fait qui n’est plus discuté depuis la fin de l’année 2001 : l’Irak est apparu comme une zone de repli stratégique pour les militants de l’organisation terroriste pourchassés en Afghanistan, avant de devenir une base opérationnelle après le renversement du régime du raïs.

L’éclairage le plus troublant sur ces récentes relations entre l’Irak et Al-Quaeda provient des organisations islamistes kurdes Jund Al-Islam et Ansar Al-Islam (la seconde a succédé à la première). En attestaient les déclarations de son principal dirigeant, le mollah Krekar, réfugié en Norvège, et qui déclarait, en 2002, considérer Ben Laden comme «la tête de l’Islam». Sans compter le rôle que joue dans ce mouvement un membres fort actif d’Al-Quaeda : Abou Moussab Al-Zarkawi. Selon le mollah Krekar, Ansar Al-Islam [600 membres à la veille de 2003] aurait accueilli Oussama Ben Laden le 1er novembre 2001 pour l’enregistrement d’un message diffusé par la chaîne Al-Jazira.

L’examen détaillé des relations entre l’Irak et Al-Quaeda révèle certes plus que de simples contacts épisodiques. Ces deux acteurs de la scène moyen-orientale, outre leur haine commune des Etats-Unis, ont su faire converger ponctuellement leurs intérêts.

Richard Miniter est un journaliste d’investigation, spécialiste du renseignement, qui a publié plusieurs best-sellers sur la traque de Ben Laden, la guerre contre le terrorisme et la guerre en Irak. Ces sources incluent la CIA , les services de renseignements européens et arabes, ainsi que le chercheur Stephane Hayes, «le meilleur spécialiste sur le sujet» selon le Vice-Président Dick Cheney. Miniter vit entre Washington et Bruxelles, et fonde ses affirmations sur des documents et des interviews des chefs de renseignements. Extraits de son livre où il traque la désinformation médiatique : Disinformation, the 22 media myths that undermine the War on Terror, Washington, Regnery, 2005, pp. 107-124. Les références sont consultables dans l’ouvrage.

Les opposants les plus têtus du Président Bush seront déçus de voir qu’il y a de nombreux liens prouvés entre le dictateur irakien et le terroriste le plus tristement célèbre du monde. Tout ce que je peux dire c’est que les preuves sont claires et incontestables. Cela ne veut pas dire que l’Irak contrôlait Al-Quaeda, que l’Irak est derrière le 11 septembre ou que la guerre était (ou pas) justifiée. Les preuves disponibles montrent seulement des contacts (ou des liens) considérables entre l’Irak et Al-Quaeda, rien de plus, rien de moins. […] Quatre sortes de liens peuvent être prouvés : des réunions, des transferts de fonds, de l’entraînement et des troupes.

Réunions
– En 1992, selon des documents irakiens trouvés après la guerre de 2003, des officiels du renseignement irakiens ont rencontré Ben Laden en Syrie

– Les services secrets soudanais ont observé des réunions entre Ben Laden et des agents irakiens à Khartoum, dès 1992.

– Un vétéran des services secrets irakiens, Quassem Hussein Muhammed, interviewé par le New Yorker en 2002, a expliqué qu’il avait été l’un des dix-sept gardes du corps lors du voyage de al-Zahwiri à Bagdad en 1992. Selon Muhammed, al-Zahwiri aurait été conduit dans l’un des palaces pour rencontrer le dictateur en personne.

– Un autre agent, Abu Aman Amaleeki, interviewé par ABC News, a confirmé la visite de al-Zahwiri.

– Michael Scheuer, l’ex-responsable de l’unité responsable de la poursuite de Ben Laden à la CIA , a écrit dans un livre paru en 2002 que «Ben Laden s’est lié avec l’Irak à Khartoum.»

– Selon le Corriera della Serra, Saddam avait chargé son responsable du renseignement, Faruq al-Hijazi, de développer des relations avec les organisations islamiques au Soudan, dès 1994.

– Selon la CIA et le responsable auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU, Roland Jacquard, Saddam Hussein a rencontré des officiers de la police secrète de Ousai Hussein [l’un des fils de Saddam] au moins à huit reprises entre 1992 et 2003.

– Ben Laden a rencontré le chef du Mukhabarat [renseignements irakiens] à Khartoum en 1996, selon la CIA

– Selon l’interrogatoire d’un membre d’Al-Quaeda capturé, Ben Laden aurait fait un accord pour cesser toute action hostile contre la dictature irakienne au milieu des années 90.

– Écrits datant de 1996 du procureur Fitzgerald, de l’administration Clinton, cité par la commission du 11 septembre : «Al-Quaeda a conclu un accord avec le gouvernement d’Irak selon lequel Al-Quaeda ne travaillerait pas contre ce gouvernement, et sur certains sujets, dont le développement d’armes non conventionnelles, Al-Quaeda travaillerait en collaboration avec le gouvernement d’Irak.»

– En avril 2003, des documents découverts après la chute du régime, et authentifiés par la DIA [les renseignements de l’armée américaine], font état d’un voyage, en 1998, d’un «homme de confiance» d’Al-Quaeda à Bagdad. Les services irakiens lui ont payé une chambre au 414 de l’hôtel Mansur al-Media et ont exprimé leur «espoir que cet homme serve d’agent de liaison entre les services de renseignements irakiens et Ben Laden.

– Le Guardian, en 1999, signale le chef des renseignements irakiens en Afghanistan. «On pense qu’Al Hijazi a offert à Ben Laden l’asile en Irak.»

– Le premier ministre Iyad Allawi a expliqué au journal Al-Hayat que des documents trouvés dans les archives de l’ancien régime prouvaient la visite d’al-Zahwiri en Irak en septembre 1999. Al-Zahwiri avait été invité à une conférence islamique. Le gouvernement provisoire irakien, à en croire Allawi, avait l’invitation et les autres documents s’y rapportant.

– En 2000, le royaume d’Arabie saoudite est passé en alerte maximale après avoir appris que l’Irak avait fait un accord avec Ben Laden pour menacer les intérêts américains dans la péninsule arabique.

– En octobre 2000, un agent secret irakien, Salah Suleiman, a été arrêté à la frontière afghane par les autorités pakistanaises. Il a avoué être un agent de liaison entre son service et le no 2 de l’organisation, al-Zawhiri.

– En 2001, selon la CIA , l’ambassade irakienne du Pakistan a servi de liaison entre Saddam Hussein et Al-Quaeda.

– Les photographies des renseignements malais en janvier 2000 montrent Ahmed Shakir, un agent irakien, à une réunion clé à Kuala Lumpur où ont été décidés les attentats de l’USS Cole et ceux du 11 septembre.

Transferts de fonds
– Le 19 janvier 1991, le président du comité sur le renseignement, le sénateur démocrate David L. Boren, a dit au Washington Post que «Saddam a mis en place un réseau incluant certaines des organisations terroristes les plus sophistiquées du monde.»

– Des documents trouvés à la chute du régime montrent que le régime baasiste finançait les «forces démocratiques alliées», un groupe d’islamistes ougandais affilié à Al-Quaeda. Le centre de recrutement de l’organisation se trouvait à Bagdad.

– En page 14 d’un document du renseignement irakien daté du 28 mars 1992, on lit qu’Oussama Ben Laden a de bonnes relations avec les services irakiens de Syrie.

– Colin Powell, 23 mai 2005 : «Un prisonnier membre d’Al-Quaeda nous a dit que Saddam avait été encouragé dans son soutien à Al-Quaeda après les attentats de 1998 de nos ambassades au Kenya et en Tanzanie. Saddam a également été très impressionné par les attaques d’Al-Quaeda contre le USS Cole au Yémen en octobre 2000.»

– Le porte-parole de l’Union patriotique du Kurdistan a dit à la United Press que le groupe islamiste Ansar Al-Islam, affilié à Al-Quaeda, était aussi financé «par le régime de Bagdad». L’emplacement d’Ansar Al-Islam, dans le nord irakien, était une zone, selon les Kurdes, «loyale à Saddam Hussein.»

– Le Monde, 9 juillet 2005 : «Ansar Al-Islam a été créée en 2001 par l’aide conjointe de Saddam Hussein – qui comptait l’utiliser contre les Kurdes modérés – et Al-Quaeda, qui espérait trouver au Kurdistan un nouvel emplacement pour recevoir ses membres.»

– La CIA a intercepté deux appels téléphoniques entre Ansar Al-Islam et le régime irakien en 2002. Durant la première (mai 2002), un officier du renseignement de Saddam Hussein félicitait le groupe terroriste et lui promettait 100’000 $ d’aide. Le second, rapporté dans un memo de la NSA (octobre 2002), faisaitt état d’un accord entre le régime baasiste et Al-Quaeda pour accueillir, nourrir et fournir en armes les jihadistes fuyant l’Afghanistan et arrivant dans le camp d’Ansar Al-Islam.

– Un membre d’Ansar Al-Islam capturé, Rebwar Mohammed Abdul, a dit au Los Angeles Times avoir vu deux fois Abu Wael, un officier des renseignements irakiens, discuter avec le Mollah Krekar, le chef du groupe islamiste.

– Le journaliste Jeffrey Goldberg, du New Yorker, a interviewé de nombreux terroristes d’Ansar Al-Islam capturés par les peshmergas kurdes lors de l’opération «Viking Hammer» (28-30 mars 2003). Il écrit : «Leurs affirmations incluent le fait qu’Ansar Al-Islam recevait des fonds directement d’Al-Quaeda ; que les officiers du service des renseignements de Saddam Hussein avait le contrôle, avec des agents d’Al-Quaeda, sur Ansar Al-Islam ; que Saddam Hussein a invité un leader important d’Al-Quaeda en 1992 ; qu’un grand nombre de membres d’Al-Quaeda ont été accueillis dans le territoire contrôlé par Ansar Al-Islam après leur fuite d’Afghanistan et que les services secrets irakiens faisaient entrer des armes non conventionnelles, même chimiques et biologiques, en Afghanistan.»

Entraînement
– Un déserteur des Fedayeens de Saddam, le colonel Abu Mohammed, a déclaré au Sunday Times en 2002 qu’il avait vu des combattants de Ben Laden s’entraîner en Irak en 1997, au sud de Bagdad, dans le camp de Salman Pak. Selon lui les combattants arabes s’entraînaient à prendre d’assauts, à l’aide de couteaux, de véritables Boeings 707. «Nous avons été accueillis par le colonel Jamil Kamil, le directeur du camp, et le major Ali Hawas. J’ai remarqué un grand nombre de personnes faisant la queue pour obtenir de la nourriture. [Le major] m’a dit : «Tu n’as rien à faire avec ces gens. Ils sont du groupe de Ben Laden, du PKK [terroristes kurdes agissant en Turquie] et de Mojahedin-e Khalq [un groupe islamiste actif au Pakistan].»

– A la fin des combats en 2003, le reporter de l’AP Ravi Nessam a observé le camp de Salman Pak, avec «un terrain pour les assauts urbains, un train à trois wagons pour l’instruction au sabotage et un avion de ligne en plein milieu du désert.» Des photographies de ce camp et de l’avion sont disponibles. Le général Vincent Brooks, porte-parole de l’armée américaine, a dit le 6 avril 2003 : «les fonctions de certaines personnes que nous avons capturées et l’entraînement qu’ils ont reçus nous laissent à penser que le camp de Salman Pak servait à entraîner des terroristes.»

– Un capitaine irakien, Sabah Khodada, a dit à la PBS que «le camp [de Salman Pak] était destiné à exporter le terrorisme dans le monde entier.»

– Selon le 9-11 Commission Staff Statement 15, au printemps 1998, l’Irak s’est engagée à fournir de l’armement à Al-Quaeda.

– Lors de son interrogatoire en 2003, le chef des renseignements irakien Faruq al-Hijazi a appris aux Américains que Ben Laden avait spécifiquement demandé à l’Irak des mines antinavires [utilisées en 2000 contre l’USS Cole] et des camps d’entraînement en Irak.»

Troupes
– Ramzi Yousef, le terroriste des attentats de 1993 contre le World Trade Center, est entré aux Etats-Unis avec un faux passeport irakien puis, son forfait commis, a fui en Irak avant d’être arrêté à Manille, alors qu’il cherchait à commettre de nouveaux attentats.

– Abdul Rahman Yasin, le seul terroriste des attentats de 1993 à n’avoir pas été arrêté, a fui en Irak. En 2003, les forces américaines ont retrouvé sa trace dans les archives de la ville de Tikrit. Yasin avait reçu une maison et un salaire mensuel par le régime de Saddam Hussein.

– En 1998, Abbas al-Janabi, un membre de l’entourage du fils de Saddam Hussein, Oudaï, a déserté à l’Ouest et a répété aux autorités américaines qu’il existait une alliance entre Saddam et Al-Quaeda.

– Le marchand d’armes Mohamed Mansour Shahab, arrêté par les forces kurdes en 2000, a avoué avoir été payé par Bagdad pour transporter des armes en Afghanistan.

– Six mois avant les attentats du 11 septembre, et alors que les contacts de Atta pour Al-Quaeda étaient à Hambourg, la police fédérale allemande a arrêté deux Irakiens suspectés d’espionnage. Selon le procureur de Karlsruhe, ils transmettaient des ordres de missions dans «des villes allemandes au début de l’année 2001». Le 16 mars 2001, un journal arabe basé à Paris (al-Watan al-Arabi) a relaté les détails de l’arrestation. Selon le journal, les arrestations ont eu lieu alors que les services allemands avaient appris que l’Irak cherchait à réorganiser ses services secrets en Allemagne et que ces derniers avaient mis au point un plan pour attaquer les intérêts américains dans le monde par le biais d’une alliance avec des fondamentalistes. Le rapport le plus crédible contenait des informations selon lesquelles Saddam Hussein et Oussama Ben Laden travaillaient ensemble. Les autorités allemandes, sur recommandation de la CIA , s’étaient jusqu’alors concentrées sur les islamistes affiliés à Al-Quaeda et ont découvert ces espions irakiens par hasard. L’affaire a été jugée si importante qu’une section spéciale d’agents du FBI et de la CIA ont été envoyés en Allemagne pour interroger les deux espions irakiens.

– Une responsable important d’Al-Quaeda, Abu Zubay-dah est souvent cité par les sceptiques. En effet, dans son interrogatoire, il a jugé «improbable» une alliance entre Saddam Hussein et Al-Quaeda. Mais les sceptiques refusent de signaler que le même personnage a dit «avoir entendu que Abu Moussab Al-Zarkawi et d’autres avaient de bons contacts avec les renseignements irakiens.»

– Abu Mussab Al-Zarkawi, blessé en Afghanistan, a été soigné à Bagdad en 2002, à l’hôpital olympique, celui dirigé par le fils-même de Saddam Hussein, Oudaï.

– Depuis l’Irak. Zarkawi a organisé le meurtre du diplomate américain Lawrence Foley, à Amman, en Jordanie. C’est le meurtrier du diplomate, arrêté par les services jordaniens, qui a donné le nom du commanditaire.

– Le deuxième secrétaire de l’ambassade irakienne de Manille, Hisham al-Hussein, a été expulsé du pays le 13 février 2003. Ses appels téléphoniques du 2 octobre 2002 indiquaient qu’il avait eu des contacts avec l’organisation islamiste d’Abou Sayaaf, qui terrorise les Phillipines. Le jour de ses appels, un attentat islamiste a eu lieu à Zamboanga City, qui a fait vingt-trois blessés et trois morts, dont un Américain membre des forces spéciales.

– Le Vice-Président Dick Cheney, en 2004 : «Nous avons collecté de plus en plus d’informations sur les relations entre Saddam et Al-Quaeda. Nous avons appris que cette relation s’était épaissie durant la dernière décennie, que cela incluait de l’entraînement aux armes biologiques et chimiques, qu’Al-Quaeda a envoyé des agents à Bagdad et les a entraînés, et que les Irakiens ont apporté à Al-Quaeda leur expérience dans la fabrication de bombes.»

Pour ce qui est du terrorisme islamiste en général : le Hamas a ouvert un bureau à Bagdad en 1999 et l’Irak accueillait les conférences du jihad islamique palestinien. Saddam offrait 25’000 $ aux familles des terroristes palestiniens, et a accueilli à Bagdad deux des pires terroristes des années 80, Abou Abbas et Abou Nidal.

Le 13 janvier 1991, Saddam Hussein a organisé une «conférence islamique populaire» à Bagdad. Alors que la première guerre du Golfe avait été déclenchée, les imams présents ont appelé la salle, et le monde musulman, à déclencher le jihad contre les envahisseurs. Selon le chercheur Stephane Hayes : «ces conférences n’étaient pas juste une autre manière pour Saddam de se mettre en bons termes avec les fondamentalistes. Selon plusieurs officiels américains, ces conférences étaient remplies d’agents irakiens qui recrutaient des islamistes pour mener des opérations contre l’Occident.»

En résumé, Saddam Hussein a entraîné plus de 8 000 djihadistes de 1999 à 2002 seulement. Il supportait plusieurs organisations terroristes « palestiniennes » (il donnait, par exemple, une somme astronomique d’argent aux familles des terroristes kamikazes « palestiniens »). Son régime avait une relation très serrée avec Al-Qaïda à partir de 1993 (contacts directs entre des haut placés irakiens et Oussama ben Laden, Ayman Zawahiri, Abu Musab Al-Zarqawi ainsi que d’autres membres importants d’Al-Qaïda. Il a donné des centaines de milliers de dollars à Al-Qaïda en 1998. Al-Quaïda avait conclu un accord avec le gouvernement d’Irak concernant le développement d’armes non conventionnelles (ADMs) selon lequel Al-Qaïda travaillerait en collaboration avec le gouvernement d’Irak. La source de cette dernière affirmation est nulle autre que le procureur Fitzgerald, de l’administration Clinton, cité par la commission du 11 septembre. Il avait des liens avec de nombreuses d’organisations terroristes d’Asie et d’Afrique (il a fourni une aide financière à une branche d’Al-Qaïda aux Phlippines en 2001 et il entretenait des liens depuis 1983 avec la JUI qui est une organisation « purement » anti-américaine par exemple). Il était impliqué dans plusieurs attentats terroristes contre les États-Unis et la Grande-Bretagne avant le 9/11 (à Mogadiscio en 1993 par exemple, où 18 Américains furent tués et 84 blessés) et il était impliqué (à un degré fort moindre que l’Iran et l’Afghanistan des Talibans) dans les attentats terroristes du 9/11. Il a formée, en duo avec Al-Qaïda, une organisation terroriste islamiste kurde, Ansar Al-Islam. L’organisation était financée par le régime de Bagdad, qui comptait l’utiliser contre les Kurdes modérés, et par Oussama ben Laden qui voulait utiliser le Kurdistan comme nouvel emplacement pour recevoir ses membres.

En bref, le gouvernement irakien fait bien de demander des dédommagements. Le principe d’égalité dans cette démarche accablera encore plus l’Irak, et la communauté internationale devra ainsi se pencher sur ce que l’Irak n’aime pas trop: son passé !

L’Irak demande des 10 milliards de dédommagements à Israel alors qu’elle lui en doit 100 fois plus.
L’Irak ne demande pas de dédommagements aux USA alors qu’elle devrait le faire (notamment à cause des deux Guerres du Golfe, des milliers de vies supprimées et des millierds de dollars de dégats).

Serait-ce le début du bug de l’an 2010 ?

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