Le Hamas refuse la trêve et tire à nouveau des roquettes sur Israël

Par l’Express

« Cinq roquettes au moins ont été tirées et quatre d’entre elles sont tombées près de la ville de Sderot », a déclaré un porte-parole de l’armée israélienne.

Un journaliste de la chaîne de télévision israélienne Channel 10 sur place a déclaré avoir entendu deux explosions. Un autre reporter de la deuxième chaîne a parlé de six roquettes tirées sur le sud d’Israël.

Peu après, des appareils israéliens ont attaqué des bases de départ des tirs de roquettes dans la bande de Gaza, a annoncé Tsahal.

Par ailleurs, un affrontement a opposé soldats israéliens et combattants palestiniens près de Djabalya, dans le nord de la bande de Gaza, rapportent l’armée israélienne et des sources au sein du Hamas.

Dans la matinée, un photographe de Reuters a vu une colonne de blindés et de fantassins israéliens quitter le nord de la bande de Gaza pour rentrer en Israël « afin de prendre du repos », a dit un responsable militaire.

A 02h00 locales (00h00 GMT), le cessez-le-feu unilatéral déclaré par le Premier ministre israélien Ehud Olmert est entré en vigueur. A l’exception des drones israéliens survolant le ciel, zébré de quelques fusées éclairantes, la nuit avait été calme.

Le Hamas a déclaré que cette trêve unilatérale ne mettait pas fin à sa « résistance » face aux forces israéliennes, qui ont tué 1.200 Palestiniens en trois semaines d’offensive.

« Un cessez-le-feu unilatéral ne signifie pas la fin de l’agression (israélienne) et la fin du siège. Ces derniers constituent des actes de guerre et par conséquent cela ne signifie pas la fin de la résistance », a déclaré à Reuters le porte-parole du mouvement à Gaza, Faouzi Barhoum.

SOMMET INTERNATIONAL À CHARM EL CHEIKH

Dans les minutes qui avaient suivi l’annonce du cessez-le-feu par Olmert, plusieurs roquettes s’étaient déjà abattues sur le territoire israélien, sans faire de victimes.

Dans une allocution télévisée prononcée du quartier général de l’armée, Ehud Olmert a déclaré que le cabinet de sécurité réuni samedi soir était convenu à une majorité écrasante d’une cessation unilatérale des combats.

« Les conditions ont été créées pour dire que nos objectifs, tels qu’ils ont été énoncés, ont été pleinement atteints, et même au-delà », a déclaré le chef du gouvernement.

Il a précisé que les forces israéliennes resteraient pour le moment à Gaza et que le Hamas serait « à nouveau surpris » s’il se lançait dans une offensive.

Ehud Olmert a affirmé que le mouvement islamiste avait été « sévèrement battu » et que sa capacité à tirer des roquettes sur Israël était désormais sérieusement limitée.

Il a également mentionné des accords avec l’Égypte soutenus par la communauté internationale pour empêcher le Hamas de se réarmer.

Sans précision sur l’ordre du jour, le président égyptien Hosni Moubarak doit accueillir ce dimanche à Charm el Cheikh un sommet international auquel participeront notamment les présidents français et palestinien, Nicolas Sarkozy et Mahmoud Abbas, ainsi que le secrétaire-général de l’ONU Ban Ki-moon, le Premier ministre britannique Gordon Brown et la chancelière allemande Angela Merkel, mais pas les dirigeants israéliens.

Ban Ki-moon a salué l’annonce d’une trêve unilatérale tout en soulignant que l’État hébreu devait l’assortir d’un calendrier de retrait de ses troupes de Gaza.

EMPÊCHER LA CONTREBANDE

La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice, qui a défendu le droit d’Israël à l’autodéfense malgré les pertes civiles, a souhaité un cessez-le-feu durable et un règlement à long terme des problèmes du territoire palestinien.

Avant même l’annonce par Israël du cessez-le-feu, le Hamas avait juré de poursuivre le combat si ses conditions n’étaient pas satisfaites mais la plupart des Palestiniens de Gaza, soumis aux bombardements et aux privations depuis trois semaines, aspirent à la fin de leurs épreuves.

Tsahal a lancé le 27 décembre des raids aériens sur la bande de Gaza, où des forces terrestres ont pénétré une semaine après.

Faute d’accord avec le Hamas, des diplomates craignent qu’Israël ne laisse entrer qu’un faible volume de fournitures à Gaza, ce qui maintiendrait les habitants dans une situation précaire et ferait obstacle aux travaux de reconstruction.

Moubarak souhaite accueillir une conférence sur la reconstruction à une date qu’il n’a pas précisée.

Le porte-parole d’Olmert, Mark Regev, a déclaré qu’en cas d’accalmie, Israël était prêt à augmenter fortement les livraisons humanitaires dans la bande de Gaza mais a exclu toute levée du blocus du territoire tant que le soldat israélien Gilad Shalit, enlevé lors d’un raid transfrontalier en 2006, ne serait pas libéré par ses ravisseurs palestiniens.

A Londres, Brown a dit que la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne proposaient d’envoyer des navires de guerre dans la région pour empêcher la contrebande d’armes vers Gaza.

Le Hamas a évincé les forces d’Abbas de Gaza par la force en juin 2007 et ne le reconnaît plus en tant que président palestinien.

Au moins 1.206 Palestiniens, dont 410 enfants, ont été tués et 5.300 autres, dont 1.630 enfants, ont été blessés en trois semaines, selon des représentants du Hamas. Dix soldats et treize civils israéliens ont péri durant la même période.

Mise à jour Objectivité.org de 16h30: 18 roquettes entre 0H00 et 16h30 tirées par le Hamas sur Israël. Le mot cessez le feu, en plus de ne pas être respecté par le Hamas, n’a plus aucun sens au niveau international. Tant que les acteurs de politique étrangère auront compris que le Hamas est un mouvement terroriste antisémite, le Peuple Palestinien souffrira encore et toujours. Pourquoi l’extrémisme prend un peuple en otage sans que les autorités internationales ne disent mot ?