Les femmes ? Tout le monde s’en fou !

Une nouvelle étude réalisée par une organisation de défense des droits de la femme palestinienne (PWIMC) montre que les femmes de la Bande de Gaza sont victimes d’une violence accrue de la part de leurs familles depuis que le Hamas a pris le contrôle de la région en juin 2007.

En fait, d’après cette étude 77 % des femmes de la bande de Gaza ont été confrontées à au moins une forme de violence de la part de leurs maris ou parents. Le sondage réalisé auprès de 350 femmes dans diverses régions de la bande de Gaza au cours des trois derniers mois de l’année 2009, dévoile qu’environ deux tiers des femmes interrogées sont responsables de la subsistance du foyer. Mais deux tiers également dépendent de l’aide octroyée par les organisations caritatives internationales. C’est-à-dire que dans un tiers des familles, non seulement c’est la femme qui travaille, mais en plus elle ne parvient pas à rejoindre les deux bouts à la fin du mois.

Une interview de la directrice de PWMC, Houda Hamouda, publiée par The Media Line, met en avant d’autres problèmes dans le rapport à la femme dans la bande de Gaza. D’après Hamouda, « Il y a beaucoup de chômage et le nombre d’employés de sexe féminin a chuté. Il était de 14,5 % en 2006, contre moins de 10 % à présent. »

Les hommes de la bande de Gaza ne sont pas satisfaits de cette situation et les punissent apparemment pour leur incapacité à soutenir la famille. 31 % des femmes interrogées dans le sondage sont des femmes mariées qui ont divorcé au cours des trois dernières années ou que les époux menacent de répudier à cause de la situation économique.

Sur les diverses formes de violence endurées par les femmes de la bande de Gaza depuis juin 2007, 67 des femmes interrogées sont sujettes à des attaques verbales, 71 % à des cruautés sur le plan psychique, 52 % sur le plan physique et 14 % à des abus sexuels.

Plus de la moitié des femmes souffrent de plus d’une forme de violence. 25 % déclarent ne pas se sentir en sécurité dans leur propre foyer. Un tiers des femmes brutalisées indiquent ne pas être capables de se défendre, car elles ont des priorités plus importantes.

Or la police de l’AP ferme les yeux sur les plaintes des femmes souffrant de violence et il existe très peu d’abris pour femmes battues.

D’après Hamouda, la loi est laxiste quand il s’agit de défendre les femmes. Les assassinats pour « défendre l’honneur » de la famille sont un exemple typique. Il arrive qu’une femme soit assassinée par ses proches pour avoir « déshonoré » la famille, soit en s’habillant de façon insuffisamment pudique, soit en entretenant des relations amicales ou plus avec des hommes autres que leur mari et proches parents.

« Certes les autorités punissent les meurtriers, mais la loi est faible. Les sentences ne sont pas assez sévères », souligne Hamouda.

Le Hamas a nié imposer la Sharia dans la bande de Gaza, mais les faits indiquent le contraire. Il est arrivé plusieurs fois, que la police du Hamas réprimande des femmes habillées de façon « impudique » ou ordonne à des baigneuses de se couvrir à la plage. Cet été, un juge a ordonné à une avocate de porter le hijab (un foulard) au cours des audiences.

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