L’Italie ne participera pas à la Conférence « Durban II » de l’ONU sur le racisme, qui doit se tenir fin avril à Genève, a annoncé vendredi un porte-parole du ministère des affaires étrangères.
« Le ministre des affaires étrangères Franco Frattini a décidé que l’Italie retirait sa délégation car elle n’approuve pas le projet de déclaration qui contient des phrases inacceptables, agressives et antisémites », a déclaré un porte-parole du ministère.
Selon la presse italienne, l’Italie reviendrait sur sa décision si ces passages étaient supprimés du projet de déclaration.
Le Congrès juif mondial s’est félicité, dans un communiqué, du retrait de la délégation italienne, estimant qu’il s’agissait « d’un signal fort pour les autres gouvernements européens ».
Les États-Unis ont annoncé la semaine dernière qu’ils ne participeraient pas à la conférence également en raison de désaccords avec le projet de déclaration qui « focalise la critique sur Israël » et restreint « de façon inacceptable la liberté d’expression sous couvert de diffamation de la religion », selon eux.
Israël et le Canada ont déjà annoncé qu’ils boycotteraient la conférence de Genève.
Le Royaume-Uni ainsi que les Pays-Bas ont conditionné leur soutien à « Durban II » à un « changement de cap » dans la préparation du projet de déclaration, tandis que la France a affirmé qu’elle n’hésiterait pas à s’en retirer si Israël devait être « stigmatisé ».
La Conférence « Durban II » sur le racisme doit se dérouler du 20 au 24 avril au Palais des Nations à Genève. Elle doit assurer le suivi de celle qui s’était déroulée en 2001 dans la ville sud-africaine et s’était terminée dans la confusion et sur des accusations d’antisémitisme.
Les États-Unis et Israël avaient claqué la porte en protestant contre le ton anti-israélien de la réunion.
Lors d’une rencontre à Prague avec la présidence tchèque de l’Union européenne, le Congrès juif européen a appelé mardi les pays de l’Union européenne à boycotter la conférence de l’ONU contre le racisme qu’il a qualifiée de « tribunal anti-israélien ».
Le ministre Franco Frattini a également décidé de reporter une visite prévue à Téhéran pour protester contre les remarques « inacceptables » contre Israël et le président Barack Obama faites par l’ayatollah Ali Khamenei.
Le dirigeant iranien avait accusé mercredi le président américain de « suivre le même chemin » que l’administration Bush avec son soutien « inconditionnel » à Israël. Il avait en outre qualifié Israël de « tumeur cancérigène qui est au bord de l’effondrement ».
L’Italie entretient traditionnellement de bonnes relations avec Téhéran où Frattini avait été invité pour des discussions sur l’Afghanistan et d’autres sujets de sécurité régionale.