Une équipe de télévision a été expulsée de la salle où se tenait jeudi à Genève un débat de l’ONU sur la liberté d’expression et la diffamation des religions, a constaté l’AFP.
Les deux journalistes de la chaîne culturelle franco-allemande ARTE ont été priés de quitter la salle du Palais des Nations où se déroulait une séance publique consacrée au projet de déclaration pour la conférence mondiale de suivi « Durban II » contre le racisme, prévue en avril à Genève.
Ironie de l’histoire, ils préparent un documentaire sur la manière dont les droits de l’homme sont débattus dans les instances onusiennes.
Selon une source diplomatique, l’interdiction prononcée par le président de séance, le Russe Youri Boychenko, a été demandée par l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et par le groupe africain.
L’interdiction a pris effet alors que les débats devenaient très vifs sur la question de la liberté d’expression et de la diffamation des religions, deux points extrêmement sensibles du projet de déclaration opposant Européens et pays musulmans. Selon ces derniers, les droits de l’homme sont une notion évolutive et la diffamation des religions doit désormais être prise en compte.
Pour les Européens au contraire, ce concept est totalement inacceptable au motif que les droits s’appliquent aux individus, et non aux groupes.