Par Chawki Freïha
L’une des erreurs d’Israël est d’avoir laissé prospérer le Hamas et les autres factions islamistes et terroristes à Gaza, tant dénoncés par les pays arabes dits modérés. Mais aujourd’hui, avec le début des opérations, ces « modérés » semblent « moralement obligés » de condamner. Israël ne doit pas les écouter, au risque d’en payer le prix doublement.
L’Égypte et « l’axe arabe modéré » n’a cessé de dénoncer la mainmise de l’Iran sur Gaza à travers le Hamas, et de justifier timidement les opérations aériennes israéliennes à Gaza. Cette nuit, ce même axe modéré multiplie les condamnations d’Israël et les gestes de solidarité avec la population de Gaza, comme par exemple le mouvement des jeunes du Courant du Futur (Hariri) et du Parti Socialiste progressiste (Joumblatt) au Liban, qui ont annoncé un don de 100.000 dollars au Croissant rouge palestinien. L’Égypte a officiellement et très fermement dénoncé les opérations terrestres israéliennes, tout comme l’Iran, la Syrie et le Hezbollah (ce qui est plus normal).
Les Européens, à la recherche d’une « conscience tranquille », ont fait de même, bien que la présidence de l’Union européenne assurée par la République tchèque depuis trois jours ait justifié l’incursion de Tsahal, qualifiée à juste titre d’opération de légitime défense.
Cette pression, qui tente de stopper l’opération israélienne y compris au Conseil de sécurité de l’ONU, se conjugue aux déclarations triomphalistes des mouvements islamistes, lesquels affirment, comme le faisait Saddam Hussein, avoir infligé d’importantes pertes à Tsahal. Cette parade médiatique vise à démoraliser les Israéliens pour que le gouvernement fasse marche arrière et retire son armée de Gaza. Mais ceux qui condamnent officiellement, et qui soutiennent officieusement l’opération, ne seront pas là pour défendre Israël si celui-ci les écoutait.
Sans vouloir applaudir la guerre, il convient ainsi de dire ici, comme nous l’avions dit haut et fort pendant la guerre du Liban en 2006, que l’arrêt des opérations, à ce stade, ressemble davantage à une capitulation israélienne. Ce serait un investissement à fond perdu inutile. Israël ne doit pas céder devant une poignée de terroristes dont la victoire sera celle de l’Iran, de la Syrie et du Hezbollah. En effet, le 03 janvier à 18h26, un statu quo à Gaza profitera indéniablement à l’axe syro-iranien dans ses négociations avec la communauté internationale, notamment pour le programme nucléaire, le Tribunal international et le statut régional de Damas et Téhéran…
Partant de ce constat, plus la résistance du Hamas est grande, plus la détermination à l’éradiquer doit l’emporter sur l’esprit de compromission. Car le maintien du Hamas à Gaza, avec ses forces, signifie un report du conflit, et beaucoup plus de victimes des deux camps, dans l’avenir. Une fois engagée, l’opération doit se poursuivre jusqu’à son terme sans se soucier du prix que cela nécessite. Au moins, il sera versé une seule fois.