L’Allemagne et le transport d’armes de l’Iran vers la Syrie

Le journal allemand « Spiegel » affirme, dans son édition du 12 octobre 2009, que l’armée américaine a découvert, au début du mois, des armes à bord d’un cargo allemand arraisonné dans le Golfe de Suez. Le navire assurait la liaison entre l’Iran et la Syrie. Cette affaire embarrasse Berlin, nuit à ses relations avec Washington, et pose la question du rôle de l’Allemagne au sein du groupe des « 5+1 » (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité + l’Allemagne) qui négocie avec l’Iran autour de son programme nucléaire.

Selon le journal allemand « Spiegel », la marine américaine a fouillé le navire « Hansa India », détenu par la compagnie « Leonhardt-Blumberg » enregistrée à Hambourg, et a découvert huit conteneurs remplis de munitions vraisemblablement destinées à la Syrie ou au Hezbollah, via les ports syriens. Non seulement ce trafic viole l’embargo de l’ONU sur les armes qui frappe l’Iran (résolution 1747), mais surtout, il embarrasse l’Allemagne. Car, il nuit aux relations entre Berlin et Washington, et pose des interrogations sur les capacités de Berlin – comme des autres capitales occidentales – à faire appliquer les sanctions contre l’Iran aux entreprises nationales. En effet, les sanctions n’ont jamais empêché le commerce entre la République islamique et l’Occident, y compris les États-Unis, avec lesquels le commerce a plus que triplé sous la présidence de George W. Bush. Berlin peine en effet à empêcher les entreprises allemandes de commercer avec la République islamique.

Toutefois, un diplomate allemand reconnait, selon « Spiegel », que cette « affaire est embarrassante et potentiellement dangereuse pour les relations transatlantiques ». Le journal ajoute qu’« à la demande de Berlin, les Etats-Unis ont dérouté le navire vers Malte, pour mettre la cargaison en sécurité ».

En tout état de cause, il semble que les Allemands, comme d’autres Occidentaux, craignent la colère de pays « voyous » comme l’Iran et la Syrie, et des organisations terroristes comme le Hezbollah et Al-Qaïda. Tout en affichant leur volonté de lutter contre le terrorisme et la prolifération nucléaire, ces pays caressent « la bête dans le sens du poil pour éviter toute friction et s’épargner ses foudres ». A moins que Berlin ne cherche à se faire pardonner en transportant clandestinement des armes vers la Syrie et le Hezbollah ; le magistrat Detlev Mehlis – un Allemand qui avait le soutien de son pays – et le « Der Spiegel » ayant désigné le rôle de Damas et du parti chiite libanais dans l’assassinat de Rafic Hariri. Le parti de Hassan Nasrallah ayant pignon sur rue en Allemagne pourrait, de ce fait, menacer de déstabiliser le pays. D’autant plus que la marine allemande assure la surveillance des côtes libanaises dans le cadre du dispositif de la FINUL renforcée et des résolutions onusiennes relatives au désarmement du Hezbollah et de toutes les milices libanaises et étrangères dans ce pays.

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