Le député Arieh Eldad aurait causé mardi un mini-incident diplomatique, si l’on en croit la presse israélienne, en affirmant depuis la tribune de la Knesset que “la Jordanie était le véritable État palestinien”. Il a même proposé un débat sur la question avec pour thème: “Deux États pour deux peuples des deux côtés du Jourdain”.
Ses propos ont été très mal accueillis en Jordanie, à tel point que l’ambassadeur d’Israël à Amman Yaakov Rosen a été convoqué par le ministère jordanien des Affaires étrangères pour des éclaircissements. Sur place, il a eu droit aux protestations véhémentes du chef de la diplomatie jordanienne, Nasser Judeh.
Ce dernier a déclaré au diplomate israélien qu’il dénonçait avec vigueur “les débats qui se tenaient à la Knesset sur une telle proposition”. Il a ajouté que son pays approuvait la solution de “deux Etats pour deux peuples” tout en soulignant que “l’État palestinien” devait prendre naissance sur “le territoire national des Palestiniens”, conformément à l’initiative de paix des pays arabes. Il a encore estimé que “la création d’un Etat palestinien indépendant aux côtés d’Israël constituait un intérêt stratégique suprême pour la Jordanie”.
Eldad a maintenu ce mercredi sa proposition, repoussant les critiques des Jordaniens. Il a précisé que son idée n’était pas nouvelle. Et de rappeler: “On l’a déjà évoquée à l’époque de Yigal Alon, Arik Sharon, Rehavam Zeevi et d’autres encore”. Il a encore expliqué: “En disant que la Jordanie est l’État palestinien, on ne fait que souligner un fait historique que personne ne peut contester”. Il a encore indiqué que “le royaume hachémite n’était qu’une création du colonialisme britannique”.
Par ailleurs, le député Eldad a affirmé que “70 % des citoyens jordaniens étaient des Palestiniens qui avaient obtenu la nationalité et le droit de vote”. Il a encore ajouté: “Les Palestiniens de Judée-Samarie pourront choisir : soit devenir des citoyens jordaniens et voter pour le parlement à Amman, soit rester des résidents de Judée-Samarie sans nationalité et sans droit de vote à la Knesset, de la même façon qu’il existe aux États-Unis 30 millions de personnes possédant la Green Card et ne pouvant pas voter pour le Congrès”.