M. Obama, ne capitulez pas ! Siegman, va réapprendre l’histoire !

Henry Siegman, ancien directeur exécutif du Congrès juif américain, militant très engagé en faveur de la création d’un État palestinien et expert influent de la politique étrangère américaine, livre un véritable réquisitoire contre la politique de colonisation israélienne. Pour lui, seule une intervention extérieure « contraignante » peut débloquer la situation au Proche-Orient. Nous en publions les principaux extraits, et évidement, nos commentaires.

Israël s’est employé sans relâche à créer un fait accompli en Cisjordanie occupée, et cette politique, qui se poursuit en violation du gel pourtant limité des implantations auquel s’est engagé le Premier ministre Netanyahou, semble avoir réussi à rendre son projet de colonisation irréversible (Il n’y a rien de « fait accompli » dans le refus des palestiniens et des pays arabes à dénier l’existence d’un petit état juif au Proche-Orient en 1948, refus matérialisé par une déclaration de guerre sur tout les fronts. Il n’y a rien de « fait accompli » à relire les déclaration et les accords passés, notamment la déclaration Balfour alors validée par la Grande Bretagne, propriétaire des lieux avant 1948. Enfin, il n’y a rien de « fait accompli » à relire la déclaration d’indépendance de l’État d’Israël qui stipule noir sur blanc l’invitation faite aux « habitants arabes du pays à préserver les voies de la paix et à jouer leur rôle dans le développement de l’État sur la base d’une citoyenneté égale et complète et d’une juste représentation dans tous les organismes et les institutions de l’État, qu’ils soient provisoires ou permanents ». En résumé, le fait accompli se trouve plus en France ou dans d’autres pays occidentaux ou la sous représentation de la population arabe est un fait, accompli ou non, et dans les pays arabes qui refusent de fait, accompli ou non, toute présence autre que musulmane. La notion de fait accompli est donc à relativiser à travers le prisme de l’histoire et de la réalité, ndlr). Le résultat de ce « succès », auquel les gouvernements israéliens successifs ont longtemps travaillé, rendant de ce fait impossible la création d’un État palestinien indépendant, c’est qu’Israël a franchi le seuil qui sépare la « seule démocratie du Moyen-Orient » de l’unique régime d’apartheid du monde occidental. […] (Apartheid (« vivre à part » en afrikaans) est un terme qui désigne initialement l’apartheid en Afrique du Sud, une politique de lois de séparation raciale appliquées en Afrique du Sud entre 1948 et 1991 et qui avaient notamment instituées au niveau national la discrimination raciale entre blancs, noirs, métis et indiens et créé des bantoustans sur des critères ethniques. Cette politique a été appliquée en Afrique du Sud et dans le Sud-Ouest africain (1959-1979), alors sous tutelle sud-africaine. Le terme s’est ensuite répandu pour désigner le crime d’apartheid, défini par les Nations-Unies en 1973, qui vise à condamner les politiques institutionnalisées de ségrégation et de séparation ethnique ou raciale au sein d’un même État. Quel rapport, lien ou similitude avec la situation actuelle ou passée ? L’État Juif a toujours accepté les populations de différentes religions musulmans, Druzes, Chrétiens, Coptes etc… Par contre, aucun Palestinien n’accepte de présence juive ou chrétienne à leur proximité. De quel coté se trouve l’apartheid ?, ndlr)

Quand un État s’installe dans le déni des droits individuels et nationaux d’une bonne partie de sa population, il cesse d’être une démocratie. (So, quelles sont les preuves de « déni des droits individuels et nationaux d’une partie de la population », outre la population qui ne respecte pas les droits individuels et nationaux de la majorité de la population des lieux depuis plus de 60 ans ?, ndlr) Quand ce déni se fonde sur l’identité ethnique et religieuse de cette population, cet État pratique une forme d’apartheid, ou de racisme, qui n’est pas très différente de celle qu’a connue l’Afrique du Sud entre 1948 et 1994 (Relire la définition ci-avant avant d’effectuer des comparaisons qui relèvent du déni de l’histoire, et de la minimisation totale, voire de l’anéantissement extrémiste des véritables souffrances endurées par le peuple d’Afrique du Sud lors de ces évènements tragiques, ndlr). Le fait qu’Israël offre un cadre démocratique à la grande majorité juive (arabes israéliens, druzes israéliens, chrétiens israéliens etc… Petite comparaison: quel cadre démocratique la France offre-t-elle à des réfugiés afghans, algériens ou tziganes ?, ndlr) de ses citoyens ne peut masquer ce changement. Par définition, une démocratie réservée à des citoyens privilégiés, tandis que les autres sont maintenus derrière des checkpoints, des barrières de barbelés et des murs de séparation tenus par l’armée israélienne, n’est pas une démocratie, mais son contraire. […] (Le cadre démocratique reste lié au respect mutuel. Des que ce dernier rempart à la vie commune disparait pour certaines franges de la population, il est normal que des système de prévention et de défense se mettent en place afin de préserver le bien être des populations alentours, notamment des juifs israéliens, des arabes israéliens, des druzes israéliens, des coptes israéliens, des chrétiens israélien etc… Les palestiniens ne sont pas israéliens, ni ne veulent le devenir. Il veulent annihiler au mieux tout Israel, au pire une partie, mais quoi qu’il en soit, causer du tort aux populations citées ci-avant. Dans un futur état palestinien, aucun juif ne pourra y vivre alors pourquoi la communauté internationale fait pression sous prétexte de respect des droits de l’homme pour la création d’une entité qui ne les respectera pas du tout, bien au contraire ?, ndlr)

Tôt ou tard, la Maison-Blanche, le Congrès et l’opinion américaine – sans parler d’un establishment juif qui a largement perdu le contact avec une jeune génération de juifs dont le regard sur l’attitude d’Israël est en train de changer – vont devoir admettre le fait que la « relation particulière » des États-Unis avec Israël aboutit à soutenir une entreprise coloniale.

Pour beaucoup, la capitulation du président Barack Obama devant Netanyahou à propos du gel des implantations a détruit le dernier espoir de voir aboutir la solution des deux États. Elle a complètement discrédité l’idée selon laquelle, pour les Palestiniens, le chemin vers un État passerait par la modération (Ne serait-ce pas là une justification du terrorisme ?, ndlr). Et donc discrédité aussi le premier avocat de la ligne modérée, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui a annoncé son intention de ne pas se représenter à la prochaine élection présidentielle. (Avocat modéré ? Mais de quoi parlez-vous ? Le Fatah, organisation chapeautant ce dernier est responsable de milliers de morts, tant israéliens que palestiniens. Ou se trouve la modération ?, ndlr)

Le gel « limité » concédé par Netanyahou a été salué par l’administration Obama comme « sans précédent », alors même que les exceptions qu’il prévoit […] portent le total des constructions au même niveau que s’il n’y avait pas de gel. […] Et la presse rapporte qu’en dépit du gel les nouvelles constructions battent leur plein dans les implantations (Une rhétorique bien huilée…, ndlr). Tout cela n’a pas entraîné de réprimande publique de la part de l’administration Obama, et encore moins le genre de sanctions appliquées aux Palestiniens quand ils violent les accords. […]

Mais ce qui a été généralement interprété comme le coup de grâce à la solution des deux États pourrait s’avérer au contraire être la condition nécessaire à sa réussite. Cette condition, c’est l’abandon de l’idée hautement fallacieuse selon laquelle un État palestinien pourrait voir le jour sans une intervention extérieure contraignante. […] (En plus de la contrainte interne, palestinienne et frontalière, ajouter une contrainte extérieure n’est autre que la goutte d’eau qui ferait aussi déborder le verre de l’extrême droite israelienne, solution hautement pathogène à la création d’un état palestinien, ndlr)

Bien sûr, Obama ne doit laisser planer aucun doute sur le fait qu’il serait inconcevable pour les États-Unis de ne pas prendre pleinement en compte les véritables besoins de sécurité d’Israël, si mécontents soient-ils de la politique menée par tel ou tel gouvernement israélien. Mais il ne doit pas faire de doute non plus qu’il serait tout aussi inconcevable pour les États-Unis de renoncer à leurs valeurs fondamentales ou de mettre en péril leurs intérêts stratégiques à seule fin de maintenir le gouvernement Netanyahou au pouvoir, en particulier quand soutenir ce gouvernement signifie soutenir un régime qui en permanence spolierait le peuple palestinien et le priverait de ses droits. (Des droits sans devoirs, serait-ce une valeur fondamentale américaine ?, ndlr)

En bref, le processus de paix au Moyen-Orient continuera d’échouer, et la solution des deux États disparaîtra si la politique américaine continue d’ignorer les réalités du terrain dans les territoires occupés et à l’intérieur d’Israël, réalités qui ne peuvent être inversées que par une intervention extérieure. (Serait-ce un justification de la passivité palestinienne ? ou de leur incapacité à développer plutôt qu’à détruire ?, ndlr)

Le président Obama a une occasion unique de permettre à Israël de renouer avec son idéal fondateur, juif et démocratique, aujourd’hui gravement compromis. Mais pour cela il doit renoncer à la politique à la petite semaine. N’est-ce pas justement la promesse de rompre avec de telles politiques qui a propulsé Obama à la Maison-Blanche et qui lui a valu le respect stupéfait du monde entier ? (Respect aujourd’hui complètement dénigré par la majorité des américains. De plus, l’idéal fondateur, juif et démocratique d’Israël n’est pas dans l’entretien d’une frange de la population qui est haineuse, anti-démocratique, totalitaire et surtout, terroriste, ndlr)

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