L’association de défense des droits de l’homme dirigée par l’avocate iranienne a été fermée le 21 décembre. Selon l’organisation Human Rights Watch, les bureaux d’Ebadi ont en outre été perquisitionnés à Téhéran.
« L’ambassadeur d’Iran en France a été convoqué aujourd’hui par la présidence du Conseil de l’Union européenne qui lui a marqué avec fermeté combien elle jugeait inacceptables les menaces pesant sur Mme Ebadi et ses collègues », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay.
« La présidence a rappelé à l’ambassadeur d’Iran que les autorités iraniennes étaient comptables de la sécurité de Mme Ebadi qui suscite des craintes réelles au sein de l’Union européenne », a-t-il ajouté.
Paris appelle Téhéran à « permettre la réouverture » du Cercle des défenseurs des droits humains et à lui accorder un statut légal « qu’il demande depuis des années ».
Les autorités iraniennes doivent « plus largement respecter les engagements internationaux en matière de droits de l’Homme qu’elles ont pris en signant et ratifiant plusieurs conventions internationales, en particulier le Pacte international sur les droits civils et politiques », a souligné le porte-parole.
Après la fermeture du Cercle, le 21 décembre, la justice de Téhéran a évoqué une mesure temporaire le temps que l’association se procure les « autorisations nécessaires ».
Ebadi, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2003, dénonce régulièrement le non-respect des droits de l’homme dans son pays, évoquant l’augmentation du nombre de prisonniers politiques et les exécutions capitales.
Selon Human Rights Watch, des agents se présentant comme des inspecteurs des impôts ont fait irruption lundi dans les bureaux de l’avocate, saisissant des ordinateurs et des documents.
L’organisation basée à New York s’est dite « extrêmement préoccupée pour la sécurité de Shirin Ebadi et sa capacité à poursuivre son œuvre importante en faveur des droits de l’homme ». Le secrétaire général des Nations Unies Ban ki-Moon a appelé l’Iran à protéger la prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, après la fermeture des bureaux de son organisation et des manifestations organisées face à son domicile. Les manifestants la soupçonnent de soutenir Israël.