Au lendemain de l’opération « Plomb durci », la côte de popularité du Hamas semble avoir été bien entamée.
En effet, d’après une enquête d’opinion, 56 % des habitants de la bande de Gaza et 48,3 % des Palestiniens de Judée-Samarie et de Jérusalem-est pensent que le Hamas les conduit dans une mauvaise direction.
Le sondage, supervisé par le centre palestinien pour l’opinion publique, a été publié la semaine dernière. Il révèle que la popularité du Fatah est meilleure que celle du groupe terroriste auprès des Palestiniens, contrairement à une enquête menée en novembre 2008 avant l’opération militaire israélienne.
De fait, la popularité du Fatah à Gaza est aujourd’hui de 42,5 % contre 31,4 % en novembre 2008. Aujourd’hui, seul 27,8 % des habitants de Gaza soutiennent le Hamas, contre 51,5 % il y a trois mois.
Toujours selon l’enquête, en Judée-Samarie et à Jérusalem Est, le Fatah est soutenu par 39,2 % des Palestiniens contre 23,7 % pour le mouvement islamiste.
D’autre part, 54,4 % des Palestiniens interviewés tiennent Israël responsable de la récente guerre. Seuls 14,5 % pensent que la faute est à imputer au Hamas.
Concernant une trêve entre l’État hébreu et les Palestiniens, une large majorité (86,1 %) des personnes interrogées dans la bande de Gaza la soutiennent. En Judée-Samarie, le pourcentage de soutien à un cessez-le-feu est encore plus important, avec 89,6 %.
L’enquête a été menée sous forme d’entretien en face à face auprès d’un échantillon de population de 673 adultes palestiniens de Gaza, de Judée-Samarie et de Jérusalem Est, entre le 25 et le 31 janvier 2009, après la fin officielle de l’opération Plomb durci le 18 janvier. La marge d’erreur est évaluée à 3,8 %.
Trois semaines après la fin des opérations militaires à Gaza, la colère et la peur règne toujours dans l’enclave palestinienne, dirigée par le Hamas.
Selon plusieurs témoignages, des Gazaouis affirment que la guerre se poursuit chaque jour ; personne n’ose pourtant critiquer le groupe terroriste, de peur de représailles sévères de la part de ce dernier.
« Si j’en parle, j’ai peur que le Hamas vienne me tuer » explique Emad, chauffeur de taxi.
De nombreux Gazaouis ont été accusés de collaborer avec Israël ou l’Autorité palestinienne pendant et après l’opération militaire, ce qui revient à une condamnation à mort, expliquent enfin des habitants de l’enclave palestinienne.