Le discours de politique étrangère de Binyamin Netanyahou à l’Université Bar-Ilan a eu les effets escomptés dans le camp palestinien. La demande de Barack Obama de gestes de normalisation de la part des pays arabes aura eu les mêmes résultats. En un tournemain, ce ne sont plus les Israéliens, mais les Palestiniens et le monde arabe qui ont été acculés au pied du mur, et « sommés » de dévoiler leurs véritables intentions, en clair, de reconnaître leur refus d’un État juif dans la région, quelle qu’en soit la taille. Les dirigeants des pays arabes ont opposé une fin de non-recevoir au Président Obama, qui les supplie presque de donner ne serait-ce qu’un petit signe en direction d’Israël, qui aurait pour effet de remettre la balle dans le camp israélien, et permettrait aux Américains de pouvoir à nouveau mettre toute la pression sur l’Etat hébreu.
Mais selon une source israélienne, « les États-Unis n’arrivent pas à obtenir le moindre accord des pays arabes sur une normalisation avec Israël, même en cas de retrait israélien de tous les territoires ». « Et dans ce cas », rajoute ce haut responsable, « on voit mal comment les Etats-Unis pourraient continuer à n’exiger des concessions que de la part d’Israël, par exemple l’arrêt total de la construction juive en Judée-Samarie ». Le Président Barack Obama espérait pourtant obtenir du Roi Abdallah d’Arabie Saoudite qu’il influe sur les autres pays arabes dans le sens souhaité par la Maison Blanche. Pour l’instant, les contacts se poursuivent entre l’Administration US et les capitales arabes, mais aucun d’entre eux ne veut donner le sentiment de « trahir la cause » en s’engageant dans une quelconque normalisation avec Israël. C’est tout dire sur leur volonté de paix réelle, et selon certains, sur leur volonté même de voir naître un État palestinien !
Le ministre de la Défense Ehoud Barak est revenu de sa visite aux États-Unis, et de ses entretiens avec George Mitchell, doté d’un certain optimisme : « Nous avons discuté de la question israélo-palestinienne mais aussi de la perspective d’une paix régionale et d’une normalisation avec les pays arabes. Nous ne sommes pas dans une impasse concernant le dossier de la construction en Judée-Samarie. Nous avons dit que nous sommes prêts à faire des gestes tangibles sur ce point mais à condition que nous voyions des gestes de la même envergure de la part des Palestiniens et du monde arabe en notre direction ». Mais Barak a précisé que tout accord ne concernerait pas la construction des 2000 unités de logement décidée récemment par le gouvernement israélien.
Le président Obama souhaitait de la part des pays arabes un calendrier précis des étapes de normalisation avec Israël, mais lors de la dernière réunion de la Conférence islamique à Damas, les pays arabes avaient été clairs : « Qu’Israël se retire d’abord de tous les territoires, et après nous accepterons de parler d’une éventuelle normalisation !»…