La leçon de la Jordanie à Israël

La Jordanie est souvent citée en exemple comme pays ayant signé une paix séparée avec Israël, et entretenant des relations correctes dans l’ensemble avec l’Etat juif. Mais la plupart du temps, les positions adoptées par le gouvernement Hachémite sont hostiles à Israël, même si le droit et les faits sont manifestement du côté israélien.

C’est le cas par exemple des émeutes et des provocations arabes qui se développent près du Mont du Temple à Jérusalem depuis la veille du Grand Pardon juif, le Yom Kippour. L’ambassadeur d’Israël à Amann, Yaakov Rozen, a été convoqué dimanche au ministère jordanien des Affaires Étrangères pour se faire vertement sermonner à propos des événements qui se déroulent actuellement dans la Vieille Ville de Jérusalem !

Les Jordaniens attribuent les émeutes arabes à la poursuite de la construction juive dans la partie orientale de la capitale, et au fait que le chef du Wakf, le très antisémite Azzam Al-Khatib, aurait été « humilié » par la police israélienne, qui l’a empêché de se rendre sur l’Esplanade du Temple. Al-Khatib est très proche des autorités jordaniennes et il est leur représentant officieux sur place. Le problème est qu’il a largement contribué, comme son comparse le Sheikh Raed Salah’, du Mouvement Islamique arabe israélien, à échauffer les esprits depuis quelques jours.

C’est d’ailleurs ce que l’ambassadeur d’Israël a répondu à ses interlocuteurs jordaniens: sans les provocations inutiles, la Police n’aurait pas eu à intervenir. Les rodomontades jordaniennes ne tiennent pas la route car ces troubles n’ont pas pour origine la construction juive à Jérusalem. Depuis un certain temps déjà, les milieux islamistes, en Israël comme à l’étranger, alarment les masses musulmanes sur de prétendues menaces envers les mosquées du Mont du Temple de la part d’Israël.

Des films extrêmement virulents présentant des caricatures dignes du « Stürmer » nazi sont régulièrement diffusés par le Hamas, mettant en scène des Juifs orthodoxes et des soldats israéliens (pour une fois réunis) dans le but de saper les fondations des mosquées. Des manifestations ont également lieu au Liban, en Jordanie, à Gaza et même dans des villes israéliennes comme Oum-El-Fahm, en signe de solidarité avec « Al-Aqsa ».

Pourtant, il est très étonnant de voir la Jordanie émettre des critiques quant à la manière très modérée de la police israélienne de contenir les violences arabes, lorsque l’on se rappelle qu’en septembre 1970, le Roi Hussein avait fait tirer à l’arme automatique sur les Palestiniens de l’OLP qui menaçaient son pouvoir, faisant environ 10.000 morts et 100.000 blessés, la plupart des civils. Septembre Noir s’oublie vite, la modération peut être un peu moins, surtout lorsqu’elle est juive.

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