Après la mort, jeudi 5 juin, de trois membres des Brigades Ezzedine Al-Qassam, bras armé du Hamas, et d’un policier palestinien dans un violent accrochage à Kalkilia (Cisjordanie), le Hamas a décrété que la police de l’Autorité palestinienne est une force d’occupation par procuration, et sera traité en tant que tel.
Le Hamas entame ainsi la deuxième phase de son coup d’Etat contre l’Autorité palestinienne, et vise à étendre son contrôle sur la Cisjordanie, après avoir pris le contrôle de Gaza. Hier, pour la deuxième fois en une semaine, les islamistes armés, membres des brigades Ezzedine Al-Qassam, ont défié la police de Mahmoud Abbas à Kalkilia, au nord de la Cisjordanie. Selon le quotidien « Al Hayat », les policiers palestiniens ont perquisitionné une maison de Kalkilia, où ils ont découvert un tunnel dans lequel étaient barricadés trois islamistes armés. La police a alors encerclé la maison et invité les islamistes à se rendre. Ceux-ci ont refusé et ont tiré à bout portant, tuant un policier. Les forces de sécurité ont donné l’assaut et abattu les trois militants du Hamas. Selon le quotidien, ces trois portaient des ceintures piégées pour se faire sauter après leur arrestation. Ils ont été abattus avant de pouvoir actionner les charges.
Selon des sources palestiniennes, les trois membres éliminés (Alaa Abou Ziab, Mahmoud Attiya et Iyad Al-Abtali) étaient recherchés par Israël depuis cinq ans, et par l’Autorité palestinienne depuis un mois et demi. Ils figuraient parmi les éléments les plus dangereux du Hamas en Cisjordanie. C’est sans doute ce qui a fait dire à Abou Obeïda, le porte-parole des brigades Ezzedine Al-Qassam à Gaza, que « l’Autorité palestinienne agresse le Hamas par procuration », décrétant que « la police palestinienne est désormais une force d’occupation, et qu’elle sera traitée en fonction ». « Les policiers coupables du massacre commis à Kalkilia sont une cible légitime des Brigades », a-t-il affirmé. Pour la direction du Hamas, « l’Autorité palestinienne a dépassé les lignes rouges ».
Sami Abou Zohri, l’un des porte-paroles du Hamas, a affirmé que « le massacre de kalikilia était un cadeau de bienvenue offert par l’Autorité palestinienne à Barack Obama, alors que le président américain était au Caire. Nous sommes devant une nouvelle donne et les relations entre le Hamas et les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne évoluent en fonction de cette situation ». Le Hamas a en outre reçu le soutien du Jihad islamique, qui a dénoncé « une guerre d’extermination programmée » contre les forces de la résistance. Après le premier accrochage, la semaine dernière, les organisations basées en Syrie avaient unanimement dénoncé l’Autorité palestinienne et apporté leur soutien au Hamas. Ce qui met en péril le dialogue inter-palestinien mené au Caire, sous l’égide de l’Egypte.