L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a publié vendredi deux rapports témoignant de la poursuite des activités nucléaires de l’Iran et de la Syrie.
Les inspecteurs de l’AIEA ont en effet signalé la découverte de nouvelles traces d’uranium sur un site nucléaire syrien. Les traces ont été décelées au cours d’une inspection annuelle de routine sur le site d’un petit réacteur nucléaire expérimental de Damas, dont l’usage est censé être pacifique.
Les nouvelles “particules d’uranium anthropogéniques naturelles” découvertes sur les lieux ne correspondent pas au type d’uranium déclaré par Damas dans son inventaire de matériaux nucléaires. Ce n’est pas la première fois cette année, que les inspecteurs de l’AIEA font des découvertes inquiétantes en Syrie : en février des traces de graphite et d’uranium ont été décelées dans des échantillons prélevés sur le site syrien bombardé par Israël en septembre 2007. Cette découverte constituait une preuve que le site attaqué était un réacteur nucléaire au graphite, de construction nord coréenne, ce que la Syrie a toutefois nié.
D’après le rapport, les inspecteurs de l’AIEA ont fait état de leur découverte à Damas le mois dernier et lundi passé, la Syrie a donné une réponse ne faisant aucune référence aux particules en question. Les inspecteurs continuent à enquêter sur un éventuel rapport entre les nouvelles particules découvertes et l’uranium décelé sur le site bombardé. Dans leur rapport, ils ajoutent que la Syrie ne se montre pas coopérative et refuse de répondre à leurs questions sur les photographies satellites du site.
Le second rapport de l’AIEA concerne l’Iran et indique que Téhéran poursuit ses activités d’enrichissement d’uranium, malgré les sanctions de la communauté internationale. D’après les évaluations de l’AIEA, 4 920 centrifugeuses sont en fonctionnement dans l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz, 1 000 de plus qu’en février dernier. En outre, 2 132 centrifugeuses sont en phase de test et 169 n’ont pas encore été mises en service. L’Iran dispose donc de quelque 7 000 centrifugeuses, contre environ 5 000 lors de l’inspection de février.
L’Iran a également accéléré le rythme de production d’uranium faiblement enrichi, augmentant la quantité d’UF6 en sa disposition de 500 kg en six mois, cette dernière atteignant maintenant les 1 339 kg.
Samedi soir, la Commission israélienne de l’énergie atomique a publié un communiqué déplorant les résultats de ces deux rapports de l’AIEA. “L’AIEA doit condamner la Syrie pour avoir caché ces activités.”
Et d’ajouter : “Le directeur de l’AIEA s’est abstenu jusqu’à présent d’utiliser tous les moyens en son pouvoir pour enquêter en Syrie. Israël exige que soit effectuée une investigation sans déviation politique et que la Corée du Nord soit contrainte de coopérer à ses investigations.”
Le communiqué estime que les résultats du rapport en Syrie “renforcent les soupçons indiquant que la Syrie tente de dissimuler les preuves des activités nucléaires secrètes qu’elle mène sur le site de Dair Alzour dans l’est du pays.”
A propos de l’Iran, Israël déplore le fait que “le dernier rapport de l’AIEA met en lumière l’impuissance de cette dernière à pratiquer un contrôle total et efficace sur l’Iran en raison du refus de ce pays de coopérer.”
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