Peu après l’enterrement du terroriste musulman Mohamed Merah, la Police française a procédé à un vingtaine d’interpellations dans les milieux musulmans à Nantes et Toulouse. Spécialement visée, l’association « Forsane Alizza », dont se réclamait le terroriste. Cette association salafiste recrutait des « soldats d’Allah » pour le Jihad mondial, elle prône notamment la violence armée contre l’Etat français et diffuse un virulent antisémitisme. Elle avait été dissoute en janvier sur ordre du ministre de l’Intérieur Claude Guéant. Lors de l’arrestation de son chef, Mohamed Achamlane, les policiers ont trouvé à son domicile des armes et des explosifs. Ces arrestations sont destinées entre autre à trouver un troisième complice du terroriste. Le président Sarkozy a précisé « que ces arrestations n’étaient pas seulement liées aux assassinats de Toulouse et Montauban et qu’elles se poursuivraient ». Parallèlement, cinq musulmans liés au terrorisme ont été interpellés dans des banlieues parisiennes.
Dix-neuf personnes ont été interpellées vendredi matin dans le cadre d’une opération coup de poing lancée dans plusieurs villes de France, notamment dans les régions de Toulouse et de Nantes. Les policiers agissaient sur commission rogatoire d’un juge antiterroriste parisien.
Cinq interpellations ont été faites dans les départements des Hauts-de Seine, le Val-de-Marne, et la Seine-Saint-Denis. Les autres arrestations ont été effectuées dans des villes de province. Des armes, a priori des kalachnikovs et des pistolets, ont également été saisies.
Les suspects sont soupçonnés de graviter dans la mouvance du groupement pro-djihadiste Forsane Alizza, groupuscule fondamentaliste frappé de dissolution depuis le 29 février 2012 par le ministère de l’Intérieur.
La vague d’arrestations a été conjointement menée par la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). D’autres policiers ont été appelés en renfort en raison de la dangerosité supposée des «cibles» dont le domicile doit être perquisitionné.
L’opération coup de poing intervient huit jours après la neutralisation par le Raid de Mohamed Merah, auteur des tueries de Toulouse et Montauban, qui ont fait sept morts, dont trois enfants, entre les 11 et 19 mars dernier. «Il n’y pas de liens entre les deux affaires», a tenu à préciser une source proche du dossier même si la piste de Forsane avait été évoquée par diverses sources, puis démentie, au moment du siège de l’appartement de Toulouse par le Raid.
Mohammed Achamlane, ancien chef de file de Forsane Alizza, a été interpellé en Loire-Atlantique dans le cadre du coup de filet mené ce matin par la DCRI sur l’ensemble du territoire.
Emir national autoproclamé et chef de file des «Cavaliers de la fierté», Mohammed Achamlane, qui se fait aussi appeler Abou Hamza, s’était notamment distingué pour avoir publiquement brûlé le 6 août 2011 à Aulnay-sous-Bois un code pénal en protestation face à l’application de la loi interdisant le port du voile intégral.
« Dans ses discours, Mohamed Achamlane traite les fonctionnaires de police ayant interpellé des femmes voilées de ‘chiens’, précisait une note de police datant de février dernier. Il prévient que «la violence dont les musulmans font l’objet chaque jour va se transformer en bain de sang si cela continue sur cette voie (…). Si Allah veut, nous serons de véritables moudjahiddines».
Forsane Alizza, alias les «Cavaliers de la Fierté», était dans le collimateur de la police depuis plusieurs mois. Considéré comme un «groupement de fait pro-djihadiste», ce groupuscule fondamentaliste a été dissous depuis le 29 février 2012 par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, en vertu de la loi du 10 janvier 1936 portant sur les «groupes de combats et- milices privées». Opérée par décret du Président de la République en Conseil des ministres, elle est contresigné par le premier ministre et le ministre de l’Intérieur.