Boycott Israël ! Israël Apartheid ! Analyse.

Pourquoi une certaine catégorie de ce que l’on peut appeler « pro-palestiniens » appellent au boycott d’Israël, notamment via leur campagne BDS Boycott Israël (Boycott Désinvestissement Sanction) ?

Tout simplement car ils considèrent que l’Etat d’Israël fait peser sur les palestiniens des mesures d’apartheid. Alors c’est quoi l’apartheid ?

L’apartheid (mot afrikaans partiellement dérivé du français, signifiant « séparation, mise à part ») était une politique dite de « développement séparé » affectant des populations selon des critères raciaux ou ethniques dans des zones géographiques déterminées. Il fut conceptualisé et mis en place à partir de 1948 en Afrique du Sud (Union d’Afrique du Sud, puis République d’Afrique du Sud) par le Parti national, et aboli le 30 juin 1991. La politique d’apartheid se voulait l’aboutissement institutionnel d’une politique et d’une pratique jusque là empirique de ségrégation raciale (Pass-laws, baasskap et colour bar), élaborée en Afrique du Sud depuis la fondation de la colonie du Cap en 1652. Avec l’apartheid, le rattachement territorial (puis la nationalité) et le statut social dépendaient du statut racial de l’individu.

Trois questions simples:

1/ Y a-t-il en Israël une politique d’apartheid ?
Non, il suffit de lire les lois promulguées et appliquées par la Knesset (l’institution gouvernant le pays, équivalent de l’assemblée nationale française). Il suffit de se balader dans les rues, de Jérusalem à Eilat en passant par Haïfa et Tel-Aviv. Enfin, il suffit de se rendre dans les hôpitaux, centres d’assurances et services sociaux. Enfin, il suffit d’aller dans les universités israéliennes pour y constater que de nombreux étudiants comme certains professeurs sont « palestiniens » (arabe israéliens).

Bref, si vous avez un carte d’identité israélienne, vous êtes comme tout le monde. Si vous n’en avait pas, et bien votre traitement sera tout de même moins rude que certains sans-papiers en France !

2/ Y a-t-il une politique d’apartheid envers les palestiniens ?
Oui: au Liban, le gouvernement a institutionnalisé, jusqu’à aujourd’hui, des zones géographiques, des métiers et des catégories socio-professionnelles réservés aux palestiniens. En Jordanie, des massacres ont eu lieu sur la base de ce genre de revendication dans les années 1970, et certains meurtres d’aujourd’hui perdurent sur ce socle. En Syrie, bien que l’institutionnalisation n’a pas eu lieu, les mesures discriminatoires restent ancrées dans les mœurs. Dans ces trois pays, l’octroi de la nationalité du pays concerné à des palestiniens est quasiment impossible, notamment à cause de lois discriminatoires (d’apartheid) votées par les institutions respectives de ces pays. De même, la liberté de louer ou acheter des terres, maisons ou appartements est explicitement retreinte par l’institution via une ribambelle de lois… d’apartheid.

3/ Les campagnes BDS de boycott sont-elles justifiées ?
Oui, bien sûr. Elles devraient cibler en premier lieu les produits/universités libanais, puis les produits jordaniens et syriens. Les produits/universités israéliens ne devraient pas être touchés. Les produits/universités israéliens se trouvant un Judée-Samarie (Cisjordanie pour les zélés) sont ceux qui devraient encore moins être touchés car dans cette zone vivent de nombreux sans-papiers et arabes israéliens. Ces derniers vivent essentiellement du commerce, notamment via des sociétés israéliennes. Enfin, ces derniers méritent une éducation et des enseignements de haut niveau que l’Etat d’Israël leur fournit (cf. Université d’Ariel, cours gratuits dans les mairies). Une telle campagne accable donc les sans-papiers arabes/palestiniens vivants de ces activités ou souhaitant profiter de tels services.

Il faut donc bien différencier les droits et les devoirs inhérents à chacun afin de bien comprendre ce qui se passe au Proche-Orient, et ne pas tomber dans la subjectivité destructrice d’une idéologie politiquement correcte.

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