Le monde du Tennis soutient Sha’har Peer contre la discrimination

L’Israélienne Shahar Peer s’est vu refuser un visa d’entrée aux Emirats arabes unis pour disputer le tournoi de Dubaï qui a débuté dimanche. «Nous sommes profondément déçus. Mlle Peer et sa famille sont très choquées par cette décision et l’impact qu’elle a sur sa vie professionnelle et personnelle», a affirmé le président du circuit féminin WTA, Larry Scott, dans un communiqué.

Shahar Peer, 48e joueuse mondiale, n’a pas souhaité faire de commentaire. En début d’année un de ses matches, à Auckland en Nouvelle-Zélande, avait été perturbé par des protestations de spectateurs contre l’offensive militaire israélienne à Gaza. «Je ne suis pas le gouvernement d’Israël et je ne représente pas Israël au niveau politique», avait alors déclaré Peer, 21 ans. L’année dernière, elle avait été, à Doha, la première joueuse israélienne à participer à une compétition organisée dans un pays du Golfe.

La haine anti-israélienne a une nouvelle fois contaminé le monde sportif, avec l’interdiction faite à la tenniswoman israélienne Sha’har Peer de fouler le sol des Emirats Arabes Unis pour participer à un tournoi en simple et double de Dubaï comptant pour le WTA (Woman Tennis Association). Elle a ainsi du prendre l’avion de Thaïlande, lieu du précédent tournoi (Pataya), et revenir en Israël. La Fédération Israélienne de Tennis a écrit une lettre de protestation à la WTA. Cette dernière a réagi de manière ferme, par la voix de son Président, Larry Scott, se disant « très déçu que Peer n’ait pas obtenu de visa pour Dubaï, alors qu’elle était qualifiée. Nous avions prévenu les organisateurs que Peer était qualifiée pour ce tournoi ». Pour cette année, après d’intenses discussions, la WTA a maintenu le Tournoi de Dubaï, entre autre à la demande de Shahar Peer elle-même, mais Scott a rajouté « qu’un pays qui accueille un tournoi n’a pas le droit de refuser ainsi l’entrée à une sportive pour des raisons politiques, et que la prochaine fois, ce sera différent : la WTA étudiera la possibilité d’annuler le Tournoi de Dubaï 2010 en cas de récidive ».

Pour le moment, la WTA versera déjà des indemnités à Peer, qui aurait pu améliorer son classement mondial grâce à ce tournoi. A son arrivée à l’aéroport Ben Gourion, la jeune israélienne s’est dit « très déçue», car il s’agissait pour elle « de l’un des tournois les plus importants de l’année », et « qu’elle risquait de perdre des points précieux dans le classement mondial » où elle est maintenant 45e grâce aux point engrangés au Tournoi de Pataya. Petite consolation pour Shahar Peer, les vedettes du tennis féminin mondial lui manifestent leur soutien, à l’image de la française Amélie Mauresmo, la serbe Ana Ivanovic, ou l’américaine Vénus Williams, qui a déclaré « toutes les sportives soutiennent Peer, car c’est une sportive, et ce sont des choses qui sont inacceptables ». La russe Elena Dementieva, 4e joueuse mondiale, s’est également dit « choquée par ce que subit son amie», et « se souvient avec tristesse des manifestations hostiles d’une partie du public envers Shahar Peer lors du dernier Tournoi d’Auckland en Nouvelle-Zélande ». En attendant c’est tout de même la victime de ce boycott inadmissible qui se trouve lésée, et les instances sportives mondiales n’ont toujours pas pris la décision de principe de sanctionner sévèrement les pays qui interdisent régulièrement la participation d’équipes ou de sportifs israéliens sur leur sol.

La question n’est donc pas de savoir si Peer a été exclut de Dubaï parce qu’elle est israélienne, mais de savoir si tel aurait été le cas si elle n’était pas juive (arabe israélienne par exemple). Après les incidents racistes en Turquie (Basket Ball), sous-médiatisés, et cet incident, encore sous-médiatisé, une autre question de plus en plus brulante se pose: comment auraient régit les médias et les instances internationales si les israéliens et les autorités israéliennes (tant sportives que politiques) réagissent de manière identique que leurs homologues arabes ?

La manipulation va plus loin lorsque Dubaï s’explique. En effet, les organisateurs du tournoi de tennis féminin de Dubaï affirment avoir interdit la participation de la joueuse israélienne afin d’éviter un boycott total de la compétition: « La sensibilité de l’opinion publique reste forte au Proche-Orient et nous pensons que la présence de Mlle Peer aurait été vécue comme une agression par nos supporters qui ont regardé en direct à la télévision l’offensive contre Gaza », a déclaré le directeur du tournoi dans un communiqué.

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