L’Autorité palestinienne (AP) prévoit de congédier des dizaines de prédicateurs de Judée-Samarie. Leur tort : avoir exprimé leur solidarité envers les membres du Hamas à Gaza durant l’opération « Plomb durci » tout en critiquant l’AP et les gouvernements arabes modérés.
Jamal Bawatneh, le ministre des Affaires religieuses de l’Autorité palestinienne, a prévenu que son ministère amorcerait de « nombreux changements » qui affecteraient un grand nombre d’imams (guide spirituel dans la communauté islamique) de la région.
Le ministre les a accusés d’exploiter les mosquées pour promouvoir leur « programme personnel », contrairement aux réglementations du ministère. « Certains imams et précepteurs de mosquées abusent de la liberté qui leur a été accordée », accuse Bawatneh. « Ils pensaient que le ministère n’était pas au courant de leurs agissements. »
« Ceux qui veulent devenir célèbres et débiter de la propagande électorale doivent passer à la radio et à la télévision. Mais ils ne peuvent pas utiliser les mosquées. Nous ne leur permettrons pas d’y répandre leurs mensonges « , a-t-il ajouté.
Selon une source du ministère, les imams concernés ont exprimé leurs sympathie pour le Hamas pendant l’opération « Plomb durci » à Gaza. Certains ont même utilisé la prière du vendredi pour critiquer le président de l’AP, Mahmoud Abbas et d’autres dirigeants arabes, ainsi que leur échec à se confronter à Israël.
Ces dernières semaines, les forces de sécurité de l’AP ont arrêté plusieurs guides spirituels de Judée-Samarie suspectés d' »incitation [à la violence] » pendant la guerre. Ils sont aussi accusés d’appartenir à une organisation illégale, c’est-à-dire le Hamas.
Au moins trois imams de Ramallah ont été récemment arrêtés par les forces d’Abbas.
L’état de santé d’un quatrième, Jawad al-Natsheh de Hébron, se serait dégradé après une incarcération de trois semaines dans une prison de l’AP. D’après sa famille, l’imam aurait été torturé pour avoir soutenu le mouvement terroriste à Gaza.
Par ailleurs, les dirigeants du Hamas et du Fatah tentent actuellement de mettre fin à leurs différends et de former un gouvernement d’union nationale. Dans cet objectif, les deux parties ont entamé des pourparlers de réconciliation la semaine passée au Caire.